Chemin de soie

Suite du billet « Pourquoi« .

Je m’étais arrêté à la réception de mon premier porte-jarretelles. Un soir, alors que j’étais seul dans mon lit, j’ai sorti un de ces bas nylon pour voir comment ça se présentait – après tout, beaucoup d’amateurs ne jurent que par cette matière, il doit bien y avoir une raison ! En le sortant de son petit paquet, j’ai eu l’intuition de cette raison. Première surprise : un collant basique est complètement frippé – sauf éventuellement quand on le met pour la première fois et qu’il est repassé en usine. Dans mon souvenir, si le toucher d’un bas extensible de qualité correcte est un peu plus agréable, ça n’a quand-même rien de transcendant. Là, ça n’avait juste rien à voir : ce bas était d’une légèreté et d’une douceur que je n’avais jamais rencontrée jusqu’à là.

Ici, une petite parenthèse s’impose. Je crois l’avoir déjà dit, j’ai été en couple avec une personne qui refusait d’en porter, refus lié à de mauvaises expériences, liées elles-mêmes à notre manque d’informations de l’époque. Cette situation me frustrait beaucoup, à l’époque, d’autant plus que, devant subir une période de chômage, j’avais beaucoup de temps pour moi à la maison. J’en profitais pour faire les courses, le ménage, fréquenter des forums sur le web, c’est à cette époque que j’avais découvert un site très informatif et documenté, malheureusement disparu depuis : ousontlesbas.com¹. La grande nouveauté apportée par ce site, c’est qu’il parlait des bas, de l’art de les mettre et de les porter, mais contrairement à tout ce que j’avais trouvé auparavant il n’avait rien de pornographique.

C’est aussi à cette époque que j’en ai porté pour la première fois. Je piquais le matériel de ma chérie de l’époque, que de toute façon, elle n’utilisait pas. Nous étions de taille relativement proches, globalement ses vêtements m’allaient. Je testais ses bas, je lui avais principalement acheté des Sun Satin de Gerbe, si mes souvenirs sont bon. Je testais aussi ses porte-jarretelles, son serre-taille, sa guêpière que j’avais dû lui acheter un jour dans un supermarché et que je ne lui ai jamais vu porter. Plus tard, quand j’avais repris un travail, il m’est arrivé, lors de soirées passées seul à la maison, de continuer à lui emprunter ses vêtements – je lui empruntais aussi une jupe, à l’époque.

Ça a duré jusqu’en 2008, quand ma première femme est devenue mon ex-femme. Retour au célibat, pour continuer à assouvir ma passion je m’étais acheté un petit « sexy kit », vendu à l’époque par Dim, composé d’un petit porte-jarretelles à 4 attaches et d’une paire de bas. Je me souviens l’avoir porté une ou deux fois chez moi, pendant ma période de célibat. Puis j’ai rencontré une autre personne, nous nous sommes mis ensemble, les choses se passaient bien. Seul regret : ma nouvelle chérie n’était visiblement pas du tout intéressée par le sujet… Je me suis débarrassé de mon sexy kit dans le cadre d’un déménagement et j’ai mis le sujet en sommeil pour quelques années. Le temps de me marier, d’avoir des enfants, de gérer quelques déménagements, etc.

Ce qui nous amène à cette soirée de novembre, où j’étais seul dans ma chambre, et où j’avais ce bas nylon en main. Je me suis dit qu’au point où j’en étais, je pouvais tout aussi bien l’essayer. Et je l’ai fait.

Pour les personnes qui n’ont jamais fréquenté de bas nylon, la suite ne voudra peut-être pas dire grand chose. Et pour les personnes qui en ont déjà porté, ou qui en ont l’expérience par amoureuse interposée, il n’y aura rien de nouveau. En mettant ce bas, en le sentant sur ma jambe, j’ai réalisé que j’adorais ça. Quoi qu’on fasse, un bas normal, extensible, serrera toujours la jambe, dans une certaine mesure – c’est une question de conception, on n’y peut rien. Un bas nylon est très peu extensible. Ce qui veut dire qu’il doit être très proche de la taille de la jambe à habiller. Ce qui veut dire, aussi, que mettre un bas nylon, c’est mettre une caresse, une plume, habiller sa jambe d’un nuage de douceur. En mettant ce bas unique, j’ai su que contrairement à mes expériences précédentes, celle-ci était différente, j’aurai envie d’en remettre. Une porte s’était ouverte en moi, elle ne s’est pas refermée. Dès le lendemain, je me suis mis à la recherche de bas dans les magasins physiques (j’en ai parlé ici), et de sites de vente en ligne. J’ai eu la chance de trouver celui de la Dame de France. La suite, j’en parle in extenso ailleurs sur ce site.

1. j’ai depuis retrouvé l’auteur de ce site, qui m’a gentiment autorisé à reprendre ses textes ici. Ils viendront plus tard, dans la catégorie NylonPur. ↩︎