On m’a demandé sur Facebook pourquoi, parfois, j’utilise des images générées par IA. Je pense que c’est une question qui mérite plus qu’une réponse sur un commentaire Facebook, la voici donc sous la forme d’un billet en bonne et due forme. Enfin, sur ce point, je ne suis pas encore certain, je ne sais pas précisément quelle forme il prendra. Bref, au sujet !
Techniquement, pour illustrer ce site, j’utilise 3 types d’images. Le premier, je dirais que ce sont les illustrations « officielles ». Celle-ci regroupent les illustrations pour lesquelles j’ai pu contacter la personne qui les a faites, ou qui m’ont été envoyées par la personne en question. Je les utilise dans les conditions qui m’ont été indiquées par l’ayant droit : s’il m’autorise à les utiliser dans certaines conditions, je m’adapte à ces conditions. C’est ainsi que vous avez pu voir ici des photos Nylonpur ou Sodibas, mais aussi quelques photos de La Dame de France. Nylonpur ne m’a pas imposé de restrictions, du côté de La Dame de France c’est un peu plus compliqué pour des raisons qui leur appartiennent, je m’y plie. D’autres photographes vont arriver sous peu, avec leurs propres conditions.
Dans ce groupe j’inclus aussi les dessins – c’est pour ça que j’ai utilisé le mot « illustration » et pas « photo ». Pour l’instant j’ai utilisé des dessins de deux auteurs : Diego Rivas et Philippe Guilbert. Tous les deux m’ont donné, eux aussi, l’autorisation d’utiliser leurs illustrations pour mes billets, j’en use en espérant ne pas en abuser.
La raison pour laquelle je ne me contente pas de prendre n’importe quelle illustration du web – après tout, il y en a des millions, pourquoi se priver – c’est que j’ai conscience du travail qui se trouve derrière chacune de ces illustrations. Quand on n’a que la photo finale, on a tendance à se dire que c’est facile : il suffit de se mettre à poil et de shooter. Sauf que pour une photo réussie prise à l’instinct, il y a des dizaines de photos pas prises, ou ratées. Il y a aussi toute une étude, par le photographe et par le modèle, des conditions de prise de vue : éclairage, position… Pensez juste une chose : plus une photo vous semble montrer joliment quelque-chose de banal – comme par exemple une femme qui s’écarterait d’une fenêtre dans un doux contre-jour, ou une femme langoureusement allongée sur un canapé dans la douce lumière d’une lampe à filament -, plus cette photo a demandé de travail en mise en place et en post-production. Le travail des photographes ou des dessinateurs et de leurs modèles mérite d’être respecté. Je ne suis pas en mesure de payer le utiliser leurs œuvres, le moins que je puisse faire est de respecter leurs conditions pour l’utiliser. Souvent, ça passe par nommer le photographe, le modèle. Parfois, il y en a d’autres.
Le deuxième groupe d’images contient les images qui, selon moi, correspondent à une sorte de « fair use ». J’y place principalement les images issues des sites Cervin ou Gio, même si d’autres ont pu se glisser dans ces pages. En général j’accompagne ces illustrations d’un lien vers la page du produit – même si je recommande chaudement d’éviter le produit en question. Pour celles-ci je n’ai demandé aucune autorisation, si l’entreprise à l’origine du site d’où je les récupère me contacte en me demandant de les supprimer je le ferai. Avec un mot d’explication, bien entendu. Les dessins de pin-up que j’utilise pour mes billets du dimanche entrent aussi dans cette catégorie : je n’ai demandé aucun droit, mais je les crédite à leur auteur dans la mesure du possible.
Troisième groupe : les images IA. J’ai recours à celle-ci quand… en fait, quand j’estime que je n’ai pas d’autre solution. En pratique, c’est attend je dois illustrer un billet, pour lequel j’ai une idée assez précise de ce dont j’ai besoin, mais sans avoir la possibilité d’utiliser une vraie photo – soit parce-que je n’entre pas dans les conditions d’utilisation, ou parce-que cette photo n’existe pas. Pour illustrer par des cas concret, on peut penser à mon billet de la fête des mères : je voulais une femme dont on peut deviner qu’elle porte des bas, qui se fait offrir un cadeau par un enfant. Mes billets du lundi : une femme, portant des bas, qui est surprise par une information (quelle que soit la source de cette information). J’en ai un à venir pour lequel il me fallait une femme sur le quai d’une gare. Ce cas est particulier : il existe des photos en ligne. Sauf que… soit soit ce billet n’entre pas dans des conditions qui me permettraient d’utiliser ces photos, soit je n’ai pas pu contacter la personne qui les a diffusées. Le résultat est le même : je ne peux pas les utiliser. Donc j’utilise les IA pour les générer.
Croyez bien que si j’étais en mesure de puiser dans un stock personnel de photos, je le ferais volontiers. Sauf que les femmes qui ont partagé et partagent encore ma vie sont très loin du monde des bas et ne voudraient de toute façon pas que leurs photos soient mises en ligne. Je n’ai ni les moyens, ni le talent, ni les contacts pour recruter un modèle pour prendre ces photos « en vrai ». Quant au dessin, c’est une question de capacités. De capacités maintenant : je suis sûr qu’avec beaucoup de travail je pourrais apprendre suffisamment pour pouvoir représenter ce que je veux représenter. Sauf que je suis à ce jour très mauvais pour dessiner des humains, et qu’il me faudrait en conséquence beaucoup de travail, beaucoup de temps pour pratiquer, temps que je n’ai malheureusement pas… D’où l’usage de l’IA, quand j’ai des besoins très particuliers.
Reste un groupe non mentionné, que j’associe au fair use : il m’est arrivé d’utiliser quelques photos, en général anciennes, trouvées sur Pinterest ou dans les archives de la BNF. Je n’utilise que des photos visiblement anciennes, dont j’espère qu’elles sont dans le domaine public. Voir par exemple à ce sujet mes articles sur les corsets.
Notez que sur Facebook je suis un peu moins regardant : je fais suivre sur mon fil des photos de Cervin, La Dame de France ou Gio. En général, j’utilise le partage Facebook (ou Instagram), l’idée est de garder le lien avec le billet original, je ne sais pas trop comment fonctionnent ces plateformes mais j’imagine que les vues d’un billet partagé restent accessibles d’une manière ou d’une autre pour la personne ou l’organisme à l’origine du billet initial. Du moins c’est ce que j’espère, et c’est la raison pour laquelle je préfère le partage à une republication, par exemple.
Vous savez tout, du moins je pense. Mais s’il vous reste des questions, l’espace commentaires est là pour ça !

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