Une discussion…

L’autre jour, j’ai été contacté par une personne sur Facebook. Il m’avait demandé en ami, au vu de son profil (je crois qu’il avait une très jolie photo de bas FF plissé sur une jambe à la forme typiquement féminine) je l’avais accepté, il a engagé la discussion directement.

Une des premières choses qu’il a fait a été de m’envoyer une photo de lui. Là, il y a à mon avis 2 attitudes à avoir : soit on bloque direct, soit on explique. Traditionnellement, je choisis la 2e. Je veux dire, il était civilisé, il m’avait envoyé une photo normale, habillé, s’il m’avait envoyé une photo d’une partie spécifique de son anatomie en tenue d’Adam avant qu’il n’ait découvert l’usage de la feuille de vigne, ça aurait été différent1, mais là, la photo était honnête. J’ai donc expliqué que pour ma part, je n’envoie pas de photo, et que je n’en demande pas non plus.

La discussion s’engage. Nous échangeons sur nos pratiques respectives : je porte des bas nylon, il porte d’autres sous-vêtements féminins. C’est le genre de conversation que j’aime bien avoir : elles me permettent de pousser ma réflexion, parfois de me poser des questions sur mon rapport à la sexualité, au vêtement, et à la sexualisation du vêtement (pouvant éventuellement aller jusqu’à la vêtementisation du sexe…?). Et il me propose de m’envoyer une photo de lui avec ses sous-vêtements féminins. Refus de ma part. Ce n’est à mon avis pas de la transphobie, mais j’estime que si l’homme et la femme ont tous les deux des courbes, celles de la femme sont placées dans des endroits et dans des proportions bien plus avenantes que celles de l’homme. En quelques mots : un homme peut porter la lingerie féminine la plus sexy du monde, il ne m’attirera pas.

Ce refus poli n’a pas été suivi d’effet, j’ai quand-même reçu cette photo. Suivie d’une question : « tu aimes ? ». Ben non, en fait, si j’ai expliqué pourquoi ça ne m’intéresse pas, ce n’est pas pour en recevoir dans la foulée. Nous avons quand-même poursuivi tranquillement notre conversation (et il m’a envoyé d’autres photos, que j’ai gracieusement ignorées), jusqu’à ce que Facebook m’informe que la personne avec qui je discutais depuis 1/2h n’avait pas Messenger.

J’en ai déduit que d’autres consentements que le mien n’avaient pas été respectés, et qu’en conséquence le compte avait été suspendu ou banni. Il me semble que toute trace de son activité ait disparu de la plate-forme… c’est un peu triste, ce monsieur était peut-être un peu trop insistant, un peu monomaniaque, mais il me semblait surtout triste, un peu seul dans son délire, délire qui malheureusement force parfois, encore plus aujourd’hui, le rejet2. Messieurs, quand on vous dit « non », ça ne veut pas dire « oui », respectez le consentement donné… ou refusé, et soyez attentifs à une éventuelle gêne chez vos interlocutrices.

C’était le conseil de séduction d’un type qui est capable de parler voitures avec une femme qui lui dit porter des bas, tout en ne connaissant rien lui-même au sujet, et de répondre « j’aime bien manger des fraises à la chantilly » à une autre femme qui lui demande comment nettoyer du sperme sur des vêtements délicats3. Faites-en bien ce que vous voulez !

  1. c’est tout de même un grand classique, en général ce sont les seuls que je signale, ou que je bloque directement ↩︎
  2. rejet compréhensible toutefois, si en tant qu’homme je reçois régulièrement ce type de messages, je n’ose imaginer ce qu’une femme peut recevoir ! ↩︎
  3. la question m’a réellement été posée par une femme, presque en début de conversation. Pour la réponse je n’ai tout de même pas fait exactement celle-ci. Même s’il est vrai que j’aime bien les fraises à la chantilly, surtout quand il y a plus de chantilly que de fraises ! ↩︎


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