Poursuivons, si vous le voulez bien, avec d’autres groupes mineurs dans ma discographie. Si vous n’avez pas aimé le chant exclusivement saturé d’Arch Enemy la semaine dernière, cette semaine devrait aller un peu mieux. Oh, rassurez-vous, je ne vais pas vous épargner entièrement le chant saturé, mais je vais plutôt revenir à des groupes qui mélangent les deux types de chant, j’ai bien peur que ce soit plus ou moins une constante dans le metal moderne.
Pour commencer je vous propose un groupe que j’ai découvert à travers des vidéos YouTube, notamment une où le vidéaste essayait de montrer à quel point les chanteuses de metal sont supérieures aux chanteuses spécialisées dans la pop. Je n’entrerai pas dans ce débat ici, à chacun ses préférences, il est de toute façon assez simple de prendre de belles réussites d’un côté et de les mettre en parallèle avec les ratés de l’autre. Ceci étant, il m’a mis sur la piste de quelques groupes sympa, sa vidéo n’était donc pas inutile pour moi.
Le premier groupe du jour s’appelle Exit Eden. Pas vraiment un groupe, c’est ce qu’on appelle un « super groupe », c’est à dire un groupe formé à partir de membres d’autres groupes1. En l’occurrence chez Exit Eden, les musiciens restent en arrière et laissent la place aux 4 chanteuses : Amanda Sommerville (US), dont j’ai parlé dans mon article sur Epica, Clémentine Delaunay (FR) qui est la chanteuse de Visions of Atlantis et une figure de la scène metal lyonnaise, Marina la Torraca (BR) qui chante aussi pour Phantom Elite, et Anna Bruner (DE), aussi membre du groupe League of Distortion. Ces dames ont fait connaître leur groupe sur YouTube à travers des reprises en mode metal de titres pop. Le groupe est toujours actif, elles viennent de sortir un nouvel album, sans Amanda Sommerville qui est actuellement occupée avec sa famille.
Exit Eden est clairement dans la veine metal symphonique, avec principalement des voix claires voire lyriques. Rien que pour les robes des chanteuses dans la session de clips de leur premier album, elles pourraient avoir leur place ici – bien qu’elles ne montrent pas vraiment ce qui se trouve dessous, non que le sujet nous concerne de toute façon ! Deux albums à ce jour, le premier uniquement constitué de reprises, le deuxième comportant une moitié de titres originaux (dont vous trouverez deux exemplaires plus bas).
En second, je vais mentionner deux groupes ukrainiens. Ignea, originaire de Kiev, propose une sorte de death symphonique / electro / progressif… assez difficile à classer en fait, ils évoluent pas mal entre leurs titres. La seule constante, c’est l’alternance chant clair / chant saturé de leur chanteuse, Helle.
Ensuite, vu que je passe par l’Ukraine je ne peux pas ignorer LE groupe ukrainien du moment, Jinjer. Très brut voire brutal, la rage qu’on ressent dans leur musique vient peut-être de leur vie assez compliquée : les membres du groupe sont originaires du Donbass, ils étaient relativement mal vus dans leur pays depuis 2014, la situation actuelle n’a rien arrangé. Il semble qu’au vu des développements actuels leur choix se soit portés sur leur pays, ils portent aujourd’hui à l’international une des voix de l’Ukraine. Ignea a parfois des sonorités symphoniques ou électro, chez Jinjer on a affaire à un metal sans concession. Avec, là aussi, une chanteuse, Tatiana, qui, si elle est de petite taille, a largement assez de présence pour remplir une salle à elle toute seule. Si le style vous intéresse, vous pouvez regarder les vidéos de leurs concerts aux festival d’été (Hellfest 2021, Hellfest 2022, Summer Breeze 2024, Wacken 2023), je ne les partagerai pas ici – les 3 premiers concerts sont disponibles sur la chaîne d’Arte Concert, qui fait décidément un bon travail pour mettre en valeur ce style musical.
J’ai parlé d’un groupe avec une chanteuse française, place maintenant à un groupe avec en plus un guitariste français : Sirenia. Bon, Nils Coubaron, le guitariste en question, n’est peut-être pas la personne la plus visible dans le groupe. On y verra avant tout la chanteuse, depuis 2016 la française Emmanuelle Zoldan, mais aussi, plus discrètement, Morten Veland, l’autre guitariste du groupe, et accessoirement son fondateur. Si Morten explore un metal symphonique avec Sirenia, il a un autre projet, sur lequel il fait… tout : guitares, basse, synthé, batterie, parties vocales masculines, la seule chose qu’il délègue est la partie vocale féminine. Il fait appel pour chacune de ses chansons à une figure différente du metal féminin. Il a notamment collaboré avec Marina La Torraca, vue sur Exit Eden, mais aussi avec des chanteuses dont je parlerai sans doute dans des articles futurs.
Pour l’anecdote, Sirenia pourrait être connu pour une reprise d’une chanson française des années 80, pour laquelle ils n’ont heureusement pas poussé jusqu’à reprendre le brushing de la chanteuse originale : Voyage, voyage. Je crois que je vais éviter de vous infliger cette reprise, elle n’est pas mauvaise en soi mais je ne suis pas un très grand fan de la chanson originale. Vous la trouverez sur toutes les plate-formes d’écoute, c’était un des singles de l’album.
… et en musique…?
Commençons si vous le voulez bien par deux reprises par Exit Eden, la première étant a Question of Time, de Depeche Mode, décidément, on est en plein dans les années 80 !
Maintenant que nous sommes dans l’ambiance, on peut passer à une autre reprise, Paparazzi, de Lady Gaga. J’aurais juste un reproche à faire à cette reprise : pourquoi avoir passé la voix de Clémentine à l’autotune…? À ce détail près, cette version change un peu de l’originale.
Le titre qui a donné son nom au nouvel album du groupe, Femmes Fatales (en français dans le texte, même si la chanson est en anglais), je pense que rien que pour ce titre, le groupe mérite sa place sur ce site ! Un titre du nouvel album, donc sans Amanda.
Je ne résiste pas au plaisir de faire venir Marko Hietala, on l’a vu chez Nightwish et il a participé à un morceau que je vous ai proposé chez Therion, il a aussi participé à un titre du nouvel album d’Exit Eden, Run !
Passons au metal ukrainien, avec le premier titre d’Ignea, enregistré avec un orchestre symphonique. Lisez ou écoutez les paroles si vous en avez l’occasion – une fois n’est pas coutume, je les trouve assez compréhensibles à l’écoute… Gardez à l’esprit que cet enregistrement date de 2015. Prophétique…?
Un peu plus de chant saturé, avec toujours de larges parties en chant clair : Incurable Disease – je sais pas vous, mais moi j’aime bien les costumes qu’ils portent dans ce clip !
Si le death type Arch Enemy vous manque, vous pouvez écouter la chanson suivante – si vous êtes allergiques aux voix saturées je vous suggère fortement de quitter la zone « Ukraine » pour passer à la suivante, le groupe suivant ne propose que très peu de chant clair. Un petit dernier pour Ignea, Dunes. Vous trouverez bien sûr dans leur discographie des titres plus politiques : Seytanu Akbar, Magura’s last kiss. En plus électro, vous pouvez prêter votre oreille à Leviathan, par exemple, si le groupe vous intéresse je vous laisse les découvrir par vous-mêmes.
Passons à un peu de Jinjer, pour rester dans le metal Ukrainien, si vous le voulez bien. En commençant par un de leurs gros succès, au-moins sur YouTube, Pisces. Une ballade, un peu revisitée…
Style assez différent avec un morceau plutôt reggae… enfin, rythmiquement, c’est presque trop compliqué pour ma petite tête. Enfin, reggae à la Jinjer, méfiez-vous du refrain ! Tatiana est filmée pendant l’enregistrement de la partie vocale, sur Judgement (& Punishment) :
On va rester dans la tradition de vous proposer un morceau récent pour finir sur un groupe, pour Jinjer c’est Someone’s Daughter qui s’y colle. C’est tout nouveau, la vidéo a 2 mois, le chant saturé arrive tard mais on en prend quand-même plein les oreilles tout au long du morceau !
Pour commencer avec Sirenia, je vous propose un morceau de l’album Nine Destinies and a Downfall, chanté par la danoise Monika Peterson, qui n’est restée avec le groupe que le temps de cet album : The Other Side. Premier album du groupe où la voix féminine domine très largement, les 2 albums précédents (avec chacun sa chanteuse, il faudra attendre la remplaçante de Monika pour avoir une chanteuse qui tient plus d’un album) proposaient plutôt un mélange
Arrivée avec le 4e album, Ailyn est la première à le rester plus d’un album (elle en fera 3). Je vous propose Once My Light, un morceau peut-être un peu plus gothique que les autres que j’ai pu écouter du groupe.
Deuxième album avec Emmanuelle, on peut se dire qu’elle devait commencer à bien se sentir dans son rôle, en tout cas c’est un peu l’impression qu’elle donne dans ce clip : Into the Night, titre de 2018.
Enfin, Deadlight, titre tiré de l’album 1977 paru en 2023, avec toujours Emmanuelle au chant :
Côté Mortemia, je vous propose de commencer avec Martina La Torraca, qui a repris avec lui la chanson Samouraï de Michael Cretu2 :
Passons ensuite à une chanteuse extrêmement active sur les réseaux sociaux, la suissesse Melissa Bonny, qui interprète une chanson écrite pour elle par Morten Veland, Devastation Bound :
Enfin, pour terminer je vous invite à écouter What Else is There, reprise du groupe Roÿksopp, avec la voix envoûtante de la néerlandaise Zora Cock.
- l’archétype et le premier exemple de super groupe est Cream, qui regroupait sous une même bannière des musiciens comme Eric Clapton, Jack Bruce et Ginger Baker, si le sujet vous intéresse le Boss les mentionne dans plusieurs billets ↩︎
- j’avoue honteusement ne pas connaître… il faudra que je regarde sur le blog sus-cité s’il y est mentionné ! ↩︎

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