Chemin de soie

Partir de rien, prendre un chemin. À la plume ou au marteau. À l’enclume ou au stylo. Finir avec un tout.

Des mots, un objet, une leçon pour changer le monde ou une boîte futile pour un objet inutile, des étagères ou un poème.

Calligraphique, avec un calame, de l’encre ou du brou de noix.
Terrestre, avec de la glaise, cette même glaise qu’un Verbe aurait utilisée, selon certains, pour nous façonner.
Organique avec du bois, redonnant une âme, un usage, une beauté à ce qu’on aurait peut-être utilisé pour se chauffer.
Ou avec un pinceau, capturer une image, une idée.
Saisir sur une pellicule la trace d’une lumière et jouer de la chimie , des règles de la physique dont, peut-être, on se fiche pour sortir une beauté cachée, insoupçonnée.
Mélanger des sons, des voix, des saveurs, des odeurs. Le métal, le verre, le cuir, le fil et l’aiguille, répondre à un besoin, à une nécessité pour se donner l’impression d’exister.

Non, pas « consommer », ça c’est juste une mythologie moderne qui veut nous faire croire que c’est ce dont nous avons besoin.

Se tromper. Tout annuler. Tout effacer. Recommencer.

Non, pour se donner l’impression d’exister, il n’y a qu’une chose à faire : créer !