Vous est-il déjà arrivé de commencer une activité ou de penser à quelque-chose en ayant l’impression d’être original, pour vous rendre compte un peu plus tard que vous ne faites que suivre une mode, comme s’il y avait une sorte de « fond diffus », d’idées qui flottent dans l’air et suscitent chez vous des envies, des comportements, sans que vous vous en rendiez compte ? J’aurais plusieurs exemples tirés de ma propre expérience pour illustrer mon propos, permettez-moi d’en présenter quelques-uns.
Les prénoms
Je ne sais pas vous, cher lectorat… euh… Non, ça, c’est du plagiat, ce n’est pas l’air du temps ! Celles et ceux d’entre vous qui sont parents, comment avez-vous décidé des prénoms de vos enfants ? De mon côté, une fois le sexe de bébé connu, nous avons simplement parcouru des listes alphabétiques (sans jamais arriver à la deuxième lettre, mon épouse et moi partageons une certaine forme de paresse), jusqu’à tomber sur celui dont on savait que c’était le bon. Pas de longue discussion, pas de disputes orageuses, à chaque fois nous sommes directement tombés sur le bon, parfois même sans en discuter explicitement tous les deux. Pour notre fille, notre aînée, notre choix s’est fixé quand il a fallu le donner à l’infirmière, quand elle était là. Et nous étions d’accord.
Je crois que, pour elle, nous étions à peu près originaux. Pour ses frères, par contre, ils sont tombés en plein dans une vague massive, ils n’ont pas encore quitté l’école primaire et ont rarement été les seuls à porter leur prénom dans leur classe ou, au pire, dans leur niveau. Et je peux remonter plus loin : de mon côté j’ai le même problème, j’ai rarement été le seul à porter mon prénom dans ma classe d’âge. Celui que je porte était pourtant le deuxième choix de mes parents, leur premier choix ayant été donné à mon cousin né avec 6 mois d’avance sur moi. L’air du temps ?
Prenons, si vous le voulez bien, de la distance, aussi bien dans l’espace que dans le temps. Oh, pas trop loin, allons en Chine dans les années précédent la Révolution Culturelle. À ce moment est né mon beau-père. Les prénoms chinois ne sont pas tout à fait comme les prénoms occidentaux : ici, nous avons l’habitude d’utiliser plutôt des prénoms tirés du calendrier ou portés par des personnes connues, même si un peu d’originalité est admise aujourd’hui. En Chine, un prénom est composé de un ou deux caractères, qui peuvent être plus ou moins n’importe lesquels. Ne me demandez pas comment on détermine si le prénom est masculin ou féminin, je n’en ai pas la moindre idée, peut-être une histoire de clé dans un caractère ou de sonorité…? Toujours est-il que le prénom de mon beau-père est, d’après ma femme, très banal dans sa classe d’âge. Celui qui lui a été donné est pire : non seulement il est banal, mais il est en plus épicène et en France, il a une connotation masculine. Diverses administrations s’y sont d’ailleurs trompées…
Bien sûr, ces quelques exemples ne forment pas une généralité. J’ai au passage des amis qui, pour leurs enfants, ont choisi des prénoms que je n’avais jamais entendu, des prénoms vraiment originaux, uniques. À leur décharge, je crois que dans les années 2000/2010, quand ils ont eu leurs enfants, donner de de tels prénoms était… à la mode !
Les activités
En 2008, ma première femme décidait que notre relation avait assez duré.
En 2008, je décidais, en partie pour passer le cap, de me lancer dans une nouvelle activité dont j’attendais un certain nombre de choses : une forme de tranquillité d’esprit, et une meilleure maîtrise de mon corps et de mon espace. Cette activité allait peut-être influencer mon épouse actuelle à se mettre avec moi, dans la mesure où elle se plonge dans les traditions de son pays. Je ne parle pas de l’apprentissage du chinois (je m’y suis aussi mis en 2008, mais quelques mois plus tard), je parle du Taiji. Et d’ailleurs, après avoir commencé, je me suis rendu compte qu’on trouvait des clubs ou des groupes de pratique un peu partout — dans Paris, cette impression était peut-être un peu biaisée par le lieu où je vivais.
Non seulement on en voyait un peu partout, mais la presse en parlait aussi : taiji, qigong, c’étaient les deux activités à la mode. Moi, j’avais commencé suite à ma situation personnelle, parce-que j’avais vu ce groupe dans un parc près de chez moi, parce-que j’avais besoin de faire un travail sur moi… on dirait que c’était une activité à la mode.
Dois-je mentionner le tango ? Là, j’ai commencé en 2009 je pense, et d’ailleurs le travail effectué sur moi avec le taiji m’a beaucoup aidé, c’est une pratique qui requiert une bonne connaissance de sa position dans l’espace — à cette nuance près qu’en tant qu’homme dans le tango, je me devais de connaître aussi la position dans l’espace de ma cavalière. À l’époque, il y avait des milongas un peu partout dans Paris, qu’elles soient permanentes ou éphémères, on pouvait danser sur les bords de la Seine tous les jours, ou pour être précis je devrais dire qu’on pouvait danser sur les bords de Seine dès qu’un rayon de soleil pointait le bout de son nez, je ne sais pas si c’était possible les jours de pluie, ce qui est triste, ça doit être sympa, le tango du parapluie ! Et assurément plus dynamique qu’un tango corse qui, s’accommode bien du soleil. Et d’un coin ombragé, bien sûr.
Les idées
Là, j’ai deux exemples, le premier datant de ce début d’année, donc tout frais, mais je pense qu’il est sage d’attribuer celui-ci au seul hasard ou à une amusante coïncidence : à quelques jours d’intervalle, ma femme et moi nous sommes offert le même cadeau d’anniversaire : un tablier correspondant à l’activité de chacun. De son côté, elle m’a offert un tablier de menuisier, du mien je lui en ai offert un pour la poterie. Je dois dire que mon cadeau était peut-être un peu intéressé : j’en avais assez de courir après les tabliers de la cuisine quand je voulais préparer un petit plat, mais il me semble légitime de joindre l’utile à l’agréable ! Je dois tout de même avouer que, son anniversaire tombant assez tard cette année, j’ai eu mon cadeau avant d’avoir commandé le sien, j’ai donc un peu hésité à changer d’idée… avant de me dire que non, ça lui serait vraiment utile, plus de mon point de vue typiquement masculin qu’un parfum ou un rouge à lèvre…
Quant à l’autre idée, j’avoue que j’en ai été très surpris : j’ai trouvé dans un livre de la fin des années 90 la mention du nom de ce site. Pas sous forme d’un nom de site, bien sûr, mais ce terme de « chemin de soie » appliqué aux bas était explicitement mentionné, je prévois de vous partager l’extrait en question dans les prochaines semaines. Est-il utile de préciser que je n’avais jamais lu le livre en question avant mon achat, au tout début de cette année 2025, me contentant de quelques extraits par ci par là, et, allant plus loin : au moment où j’ai eu cette idée de chemin de soie j’ignorais jusqu’à l’existence de ce livre…? À l’époque, je rêvais juste que ma compagne accepterait un jour d’en porter… Naïveté de la jeunesse !
L’exception
Avant de vous laisser retourner à une activité plus utile, je me dois de mentionner une exception, un point sur lequel je ne pense pas vraiment suivre l’air du temps, un coup d’œil autour de moi dans mon RER matinal me le montre bien. Ce point, c’est la raison d’être de ce site… les bas restent désespérément absents de l’espace public ! Hmmm… en fait, c’est peut-être normal, après tout c’est un sujet plutôt d’ordre privé. Mais vu l’uniformité totale des tenues des personnes autour de moi, j’ai peu d’espoir…

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