Chemin de soie

Envie du moment… je ne sais pas trop pourquoi, besoin de douceur, besoin d’une certaine image de la féminité peut-être ? J’ai, actuellement, envie de dentelles. Vous vous en doutez peut-être, une telle envie de traduit chez moi dans un choix de bas, du côté de ce qui les fait tenir je n’ai rien de crédible qui en soit muni, et assez peu de motivation à y changer quelque-chose. Je me suis donc mis en quête de bas munis, sur leurs revers, de cette dentelle qui m’attire actuellement.

Parce-que bon, il faut le dire, les bas que je porte d’habitude sont plutôt sages de ce côté. RHT ou à diminution, si la méthode de tissage des deuxièmes peut permettre à leur fabricant d’introduire un peu de fantaisie dans le revers et le sous-revers, voyez la superbe gamme « Tenue de Soirée » de Cervin pour une illustration en grandeur nature, on reste tout de même assez éloigné avec ces modèles des motifs sophistiqués qu’on trouve dans une vraie dentelle : pas de motifs floraux ou de savante répétition, une teinte unie, parfois un peu ajourée, ça ne va pas plus loin. Non, je recherche un peu plus de fantaisie.

Et cette fantaisie, où la trouver, quand on n’a à portée de main que des boutiques génériques…? Je n’ai trouvé qu’un moyen simple et accessible pour ça : les bas autofixants.

J’en avais déjà porté, j’avais d’ailleurs noté à l’époque que j’y reviendrai sûrement de temps en temps. Et bien nous y voilà. Et pour changer un peu, j’ai cette fois-ci évité les gammes de Dim, j’ai préféré essayer d’autres modèles. Avec une contrainte : ne pas y laisser ma chemise, donc en pratique rester sous les 15€ la paire. Qu’est-ce que j’ai pu trouver par chez moi dans ces prix ?

Distributeur…

Je ne sais plus si j’en avais parlé, mais j’avais acheté au printemps, dans un supermarché, une paire de bas de marques distributeur. En réalité, j’en avais acquis 2 : une paire de bas autofixants, et une paire de bas jarretelles — j’avais acheté une paire de ceux-là au tout début, quand je m’étais mis en tête de porter des bas, mais à l’époque je n’avais trouvé que des bas en taille 3, un peu petits pour moi… ce coup-ci, la taille 4 était disponible, ça devrait donc être parfait, et pour un prix défiant toute concurrence, non…?

Ha ha ha ha ha !
Pauvre naïf !

C’était sans compter sur le farfadet ou l’incapable chargé d’étiqueter les boîtes !

La taille 4, en bas jarretelles, arrivait tout juste au-dessus de mes genoux.

Est-il utile de préciser que je n’ai aucun porte-jarretelles adapté ? À ce niveau, une seule planche de salut : une jarretière. Bon, je n’en ai pas, et ne tiens pas assez à ces bas pour en acheter une… Tant pis, ils ont gagné un aller simple vers mon sac à bas filés. Vous avez dit fast fashion…?

Quid des bas déjà munis d’une jarretière ? Mon avis tient en deux mots : à fuir. J’admets la variante « à éviter », si vous insistez.

Là aussi, problème de taille, la 4 est trop courte pour que je puisse même l’attraper avec un porte-jarretelles (je vous rappelle que quelques mois plus tôt, en tirant un peu, je pouvais mettre une taille 3). Vous me direz : « Mais pourquoi un porte-jarretelles ? Ce sont des bas autofixants, c’est mal ! ». Sur le principe, vous aurez raison, mais en pratique ça suppose quand-même que la bande de silicone fasse son travail. Croyez-vous que ce soit le cas ? Chaque bas est muni de deux bandes, mais en pratique elles sont tellement étroites qu’elles ne tiennent rien du tout. En bref, même en faisant abstraction du problème de longueur, ces bas dits « autofixants » nécessiteront un porte-jarretelles pour tenir. Un comble !

Au passage : une observation détaillée de la photo pourrait vous inciter à penser que mes bandes de silicone sont bien poussiéreuses. Ce qui vous amènera naturellement à vouloir me dire qu’avec des bandes dans cet état, il n’était pas étonnant que le bas ne tenait pas. Je serai d’accord avec vous, mais je tiens à préciser que quand j’ai constaté qu’il tombait pas, c’était juste après l’avoir sorti du paquet. Si la propreté est maintenant relativement douteuse, c’est parce-que suite à cet échec je n’ai pas cherché à le ranger correctement, mais ai tout de même réussi à le retrouver pour le photographier dans le cadre de cet article.

Well oh well oh well oh oh!

Tell me more, tell me more, did you… oups… pardon !

Première marque indépendante à être passée sur mes jambes : Well, avec sa gamme Élastivoile — oui, vous l’avez compris, de toute façon le nylon était hors de question ici. Well est une marque que je trouve fort sympathique : une production largement française, une distribution dans bon nombre de super et d’hypermarchés, et des tarifs plutôt doux. J’avais déjà remarqué leur gamme de bas à jarretelles, tout simples, vendus 5€ la paire sur leur site¹, franchement, à ce niveau, on est très loin de la ruine, j’y viendrai sans doute un jour ! Quid des bas autofixants ?

Ces Élastivoiles sont vendus, selon le supermarché où je les ai achète, entre 6,50€ et 7,50€. Pour faire les choses bien, j’en ai acheté deux paires, une en couleur Ibiza² et une en noir, parce-qu’on a toujours besoin de bas noirs ! Au porter : la taille est bonne, je peux les faire monter assez haut, comme je l’aime. Le toucher est celui d’un bas ou d’un collant classique : je le trouve toujours moins intéressant que le nylon pur, mais il n’est pas désagréable non plus. La tenue ? Rien à redire, ces bas sont munis de deux larges bandes de silicone dans le revers, elles accrochent bien, mes bas n’ont pas bougé de la journée. Pour la dentelle dans le revers, elle est bien présente, je suis content.

En bref, on a un produit comparable à ceux de Dim, pour un prix bien plus doux : c’est parfait.

Divine !

Mon hypermarché propose une marque distributeur placée sur un créneau qui se veut un peu plus haut de gamme que les bas cités précédemment, qu’ils appellent « Divine Paris ». Il y a « Paris » dans le nom, c’est donc une marque dédiée par définition à la classe et à la distinction, confinant au luxe, non ? Euh… comme l’aurait dit ma vieille mère : « Il faut le dire vite ! ».

Ces bas que j’ai achetés sont noirs. Le fil est assez épais — bien que l’emballage soit muet sur le type de fil utilisé, mais de toute façon, qui sait encore ce que signifie un denier, je vous le demande…? Pas les journalistes, en tout cas³ ! Assez épais, donc, et j’avoue avoir trouvé plus doux au toucher — à la balance je trouve 20g par bas, ça doit donc être du 20Dn. Bon, passons ! Le revers est, là aussi, muni d’une jolie dentelle, on est donc bien dans ce que je recherchais, impeccable ! Sauf que, là aussi, il y a un hic…

Je me suis trouvé dans la même situation qu’avec mes bas d’entrée de gamme : le revers de ceux-là est muni de deux bandes de silicone assez étroites, je pense que j’aurais pu espérer un peu de tenue, tout en craignant la chute à tout moment, à une condition : si je les avais portés sous une robe ou une jupe large, qui ne les touchait pas. En pratique, ce jour-là, je portais un jean. Un jean ajusté… Autant dire qu’ils étaient régulièrement sollicités, et que dans ces conditions la chance pour qu’ils tiennent en place toute la journée était proche de 0. Point positif par contre par rapport à ceux que j’ai cités d’entrée : ils étaient assez longs, j’ai pu donc mettre de quoi les tenir en place. Ils n’ont donc pas bougé de la journée, comme je l’espérais, mais c’est uniquement parce-que j’étais équipé.

Prix de la paire de bas : 13,50€, auxquels il faut ajouter le prix d’un porte-jarretelles si vous voulez qu’ils tiennent — ce sont mes bas théoriquement autofixants les plus chers, mais c’est peut-être parce-que je n’ai jamais rien compris à la notion d’amortissement⁴.

Alternative

Dentelle… dentelle… dentelle… tu veux de la dentelle ? En fait, j’ai trouvé de la dentelle ! Bon, c’est sur des bas notés « non autofixants », d’ailleurs au moment où je les ai achetés la personne a la caisse a cru bon de me préciser qu’« Ils ne tiennent pas tout seul », merci monsieur, il se trouve que je sais lire et que si je les ai choisis, c’est en connaissance de cause. Il s’agit là de bas blancs, en tulle extensibles, avec un très, très large revers tout de dentelles, ça correspond assez bien à ce que j’ai demandé, non ? Je les ai donc achetés, et portés. Pour la petite histoire, c’était avec mon porte-jarretelles de Coco. Verdict ?

Alors… on a un tulle. Ce n’est pas nécessairement la matière la plus fine qui soit. En fait, je me demande même si jusqu’à aujourd’hui ce n’étaient pas mes bas les plus épais (jusqu’à aujourd’hui, parce-que je viens d’acheter une paire à 70Dn…). Au porter ? Bon, j’ai ma dentelle, ça, c’est validé. Mais par contre, je crois que ce sont, aussi, les bas les plus lourds que j’aie portés. Je ne parle pas de leur masse, on parle de bas ici, donc on doit tourner à la louche entre 15g et 30g⁵. Mais tout au long de la journée, j’avais une impression de lourdeur le long de mes hanches et sur mes jambes. Je n’exclus pas d’avoir envie de les remettre, bien sûr. Peut-être à l’avenir avec des jarretelles un peu plus longues, même si j’ai allongé celles que j’ai utilisées ce jour-là au maximum…? En tout cas, je peux vous assurer que le lendemain, j’ai retrouvé la douceur du nylon avec le plus grand des plaisirs !

La tenue des jarretelles dans le revers ? Parfaite, la dentelle ne gêne en rien.

Bilan

Si j’excepte mon hors sujet final, ce que je retire surtout ce ces expériences, c’est que l’usage d’un bas autofixant acheté en supermarché est une sorte de loterie : certains sont bons et ne vous lâcheront pas, d’autres beaucoup moins. On se retrouve un peu dans une situation similaire au choix de la taille d’un bas nylon : il faut plusieurs tests pour trouver ce qui convient. Je ne sais plus si je l’ai déjà dit, mais je trouve ça un peu dommage, pour porter des bas aujourd’hui, qu’il faille autant de motivation !

Petite précision importante : je sais que mes marques favorites⁶ proposent des bas autofixants à leur catalogue. Mais ces bas présentent 2 défauts rédhibitoires dans le cadre de mon test du jour : ils sont relativement chers (de 20€ à 40€, selon la gamme), et ils ne sont disponibles qu’en ligne. Si je craque sur l’une de ces gammes, je crois quand-même que je ne pourrai pas m’empêcher de vous en parler !

Ah, un dernier petit point au passage : après une longue journée à porter mes Élastivoiles, j’avais le tour des cuisses irrité. À éviter dans cette situation…

La photo d'illustration de l'article vient de Pexels.com, par FotkAlp.
Les photos présentes dans l'article sont des photos personnelles.

1. même si introuvable dans les boutiques de mon quartier ↩︎
2. ça doit faire mieux que « chair » ↩︎
3. j’avais évoqué le sujet dans un ancien article, mais je ne le mets pas en lien parce-que je me dis que ça serait pas mal de le dépoussiérer… ↩︎
4. je parle du concept de comptabilité, qui permet de réduire la valeur d’un produit en fonction de son usage, dans ce cadre mes porte-jarretelles ne sont vraiment pas chers. L’amortissement en automobile, ça va, je saisis l’idée. ↩︎
5. vérification faite : 12g pour un bas, mais le tissage est assez grossier donc je reste sur l’idée qu’il doit s’agir d’un fil en 20 deniers ↩︎
6. pour les 3 du fond qui ne suivent pas, je parle de Cervin et de la Dame de France ↩︎
7. si monsieur Descarottes était là, il me dirait que c’est évident, de toute façon il n’y en a qu’un qui soit assez sot pour prendre des trucs pareils ! Heureusement qu’il préfère se promener ailleurs ! ↩︎