Le Chemin de Soie

Aussi loin que je me souvienne j’ai toujours été fasciné par l’Histoire. Parce-que j’ai toujours adoré les histoires, et la grande Histoire en est pleine, sans doute. Mais peut-être aussi parce-qu’une partie de moi est restée dans le passé, nostalgique d’une époque vue comme plus simple, plus élégante, plus héroïque. Évidemment, à la condition expresse de naître au bon endroit, d’échapper aux bactéries, aux blessures, etc.

Les anciennes routes commerciales sont un élément qui me fascine – routes des épices d’une part, dont la recherche a mené l’Europe à la conquête du monde au XVIe siècle. Et, bien sûr, les routes de la soie, qui permettait à la précieuse étoffe de rejoindre l’Occident après avoir traversé l’ensemble du monde connu. Les villes d’Asie centrale leur doivent leur beauté, bien qu’elles ne soient plus que l’ombre de leur splendeur d’antan.

L’histoire de la soie, c’est l’histoire d’un des plus grands secrets industriels du monde, que les Chinois ont réussi à garder pendant plusieurs siècles. Mais ce secret a fini par être percé, et l’Occident s’est mis à produire lui-même le précieux tissu. En France, le roi avait décidé de concentrer la production dans le sud : Lyon pour les étoffes, les Cévennes pour le fil, et sans doute d’autres lieux que j’oublie ici.

Qu’est-ce qui amène les routes de la soie à devenir les chemins de la soie, puis simplement un chemin de soie ? Ce chemin, c’est une forme de fin du voyage, une fin qui porte en soi un recommencement, qui commence un voyage d’une autre forme. Ce chemin, c’est le bas de soie qui enveloppe les jambes des femmes de la plus belle des manières, un chemin que les femmes emmèneront sur leur route, qui sera leur compagnon de voyage, un chemin qui, peut-être, les amènera vers soi, vers toi, vers elles, un chemin de la vie, de la douceur et de la découverte de soi.

Mais moi, dans toute cette soie, me direz-vous ? Moi, j’en resterai au nylon, je laisserai la matière la plus noble qui soit à ces dames pour lesquelles elle a été pensée. À elles la matière la plus douce, celle qui répond le mieux à la douceur de leurs courbes. Et je l’espère, pour longtemps… Quand à moi, mon chemin de soi est en fait de nylon. On me pardonnera, je l’espère, d’utiliser ce nom pour cet espace.



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