Je ne parle pas ici d’une chanson de Claude Nougaro ou d’un ancien site web francophone sur le sujet. Il s’agit là d’une question récurrente, quand on regarde les commentaires d’articles ou de vidéos parlant du sujet : où peut-on trouver des femmes portant des bas ? J’aurais une très vague idée sur la question, mais d’abord je pense qu’il faut se poser une question : pourquoi vouloir les trouver ? Si l’idée est que ce sont des femmes faciles, ouvertes à toutes sortes d’expériences avec des inconnus, ou simplement des femmes prêtes à dévoiler leurs charmes pour des inconnus, je vous invite à y réfléchir. Sérieusement.
Sur ces points, nous sommes soumis avec Internet à une forme de biais de représentation. On ne compte pas les sites, les comptes Instagram ou autres, où on peut à loisir admirer de jolies jambes voilées, quelques jarretelles, voire plus dans certains cas. Il n’est pas nécessaire d’aller bien loin, les blogs et comptes dont je partage le lien dans la colonne de droite répondent exactement à cette description. Les photos prises dans les lieux publics ne sont au passage pas rares. Mais de là à dire que ça relève de l’exhibitionnisme, il y a un pas qu’il faudrait essayer de ne pas franchir. Je m’explique.
Ce que vous voyez sur la photo, c’est la dame qui dévoile un peu d’elle-même. Ce que vous ne voyez pas sur la photo, c’est, par définition, tout ce qui est hors champ. Et hors champ, il me semble assez logique de voir du matériel de photographe – bon nombre de ces personnes sont photographiées par des professionnels, que le professionnel soit leur compagnon ou non -. Hors champ, il peut aussi y avoir des personnes qui vont s’assurer que personne n’entre dans le cadre au mauvais moment. Et dans certains cas, il peut aussi n’y avoir juste… personne, il peut arriver que la femme se prenne en photo seule. J’avoue ne pas y avoir assisté, mais la probabilité que ces shootings se fassent devant un public me semble plus qu’infime. Et dans les cas où des personnes viendraient à passer quand-même – ça peut arriver – en général on compte sur leur discrétion et leur savoir-vivre. Il va sans dire que le dévoilement, s’il doit se produire dans un lieu de passage important, sera fugace. Mais le travail d’un photographe n’est-il pas, justement, de savoir saisir ce moment ? Dans tous les cas, n’oubliez jamais que, même si ces femmes vous dévoilent un peu d’elles-mêmes, vous n’êtes pas dans leur intimité.
Isabelle Sweetginger a un peu raconté ce qui se passe lors d’une session de photos dans un lieu touristique, c’est à lire ici. Les curieux pourront aussi faire un tour chez Miss Legs, dont la visite de Monpazier en compagnie d’une de ses bonnes amies n’est pas passée inaperçue. Voici la réponse qu’elle fait dans les commentaires de ce billet à celle qui l’interroge sur la présence d’intrus dans le champ : « oui en général certains (hommes et femmes d’ailleurs) se postent sur le côté ou attendent gentiment avant de traverser le champs… »

Donc, pour répondre à la question : où sont les femmes qui portent des bas ? Ma réponse est : peut-être un peu partout. Vous pourrez peut-être les apercevoir vous aussi, la première des conditions (qui s’applique tout à fait à moi aussi) étant de lever le nez de votre téléphone et de regarder autour de vous. Ce n’est pas parce-qu’on ne les voit pas qu’elles n’existent pas. Le fait est que ces femmes sont des êtres humains comme les autres, et qu’elles n’ont pas forcément envie d’être suivies par des hordes d’hommes assoiffés. Donc, en règle générale, elles font avec leurs bas ce qu’elles font avec tous leurs dessous : elles les réservent à l’intimité. Je n’ai pas d’accès privilégié aux chiffres de vente des entreprises du secteur, mais leur existence et leur relative bonne santé1 sont révélateurs. Si vous réussissez à repérer une femme portant des bas, n’hésitez surtout pas à avoir un comportement parfaitement exemplaire avec elle : respectez la, évitez de la suivre, si le fait que vous ayez pu apercevoir ce bas relève d’un accident,ne la regardez pas d’un air trop insistant, dans tous les cas évitez de l’aborder si vous voulez juste lui parler de ce sujet précis. Sauf si vous voulez la décourager d’en reporter. Respect de la personne et politesse doivent être, toujours et en toutes circonstances, votre ligne de conduite.
Une autre petite précision qui me semble être de bon sens : vous aurez assez peu de chance de croiser une femme portant ouvertement des bas dans un quartier où elle risque de se faire aborder tous les 5 mètres, siffler ou traiter de divers noms d’oiseaux2, sans aller jusqu’à parler d’agression. Sans vouloir sembler raciste, à Paris, vous aurez peut-être plus de chance d’en croiser dans le quartier Louvre / Opéra / Grands magasins que vers la Porte de la Chapelle. C’est malheureux, mais certaines zones sont aujourd’hui moins sûres que d’autres, c’est encore plus vrai pour une femme seule…
Une petite anecdote avant de terminer : un homme pour qui j’ai le plus grand respect et qui a, d’habitude, plutôt l’œil pour repérer les femmes portant des bas, m’a parlé d’une femme de son entourage qu’il connaissait depuis des années. Un jour il a appris que cette femme en avait toujours porté, sans qu’il n’ait jamais rien soupçonné, et pourtant il est observateur. Ceci dit pour expliquer que si vous n’avez aucune expérience dans le domaine, la probabilité que vous repériez une femme portant des bas est excessivement faible. Sauf si elle les porte de façon clairement visible, mais là, c’est à mon avis une autre démarche qui ne concerne qu’une extrême minorité.

Il existe cependant des situations, des lieux et des moments où il est possible de rencontrer un grand nombre de femmes portant des bas. Je ne parle pas de soirées privées où vous ne pourrez être reçu que sur invitation. Je pense ici aux fêtes et festivals inspirés des années 40/50/60. L’exemple qui me vient en tête spontanément est le Goodwood Revival, en Angleterre, où le temps d’un week-end des passionnés redonnent vie à un circuit de course qui a eu son heure de gloire dans ces années. Ces festivals sont bien sûr ouverts à tous. Vous trouverez quelques photos (pas forcément orientées « bas », mais on en trouve) ici.
Petit ajout suite à la lecture d’un article rédigé par une femme qui explique à quel point elle ne comprend pas qu’on puisse porter un truc pareil, dans la mesure où c’est inconfortable, c’est pénible à mettre, ça ne tient pas en place, ça tourne et ça ne tient pas les bas, au point qu’elle s’est félicitée d’avoir mis des bas autofixants avec. L’article est ancien, mais le mal est profond : de nos jours, il est malheureusement impossible, je dis bien, impossible, d’acheter un porte-jarretelles dans un magasin sur un coup de tête, juste pour voir comment c’est3 : le résultat sera toujours, toujours, toujours décevant. Si vous laissez votre chère et tendre acheter un porte-jarretelles chez H&M « pour vous faire plaisir », elle ne vous offrira ce « plaisir » qu’une seule fois, parce-qu’elle aura utilisé un produit de merde qu’elle aura envie de jeter à la poubelle après 30 secondes. En attendant, j’ai bien peur que la seule solution soit d’aider ceux qui font effectivement du bon matériel à continuer à en proposer. Désolé si ça écarte l’achat spontané pour faire plaisir, ce domaine ne laisse malheureusement pas de place à l’improvisation.
Pour finir, je voudrais demander à mes hypothétiques lectrices, si elles-mêmes portent des bas, si elles veulent bien partager leur avis sur la question : en portez-vous ouvertement ou discrètement, et quel type de réaction attendriez-vous d’un inconnu qui remarquerait vos bas dans la rue ? Les commentaires vous sont ouverts, ou si vous estimez que le procédé manque de discrétion ma page « Contact » vous attend.
Informations complémentaires
Pour les hommes qui, loin d’être découragés par ce billet, voudraient quand-même tenter leur chance, je vous invite à (re)découvrir ce billet du blog basnylonetmusiqueretro, qui traite justement de la question d’identifier si la dame qui est devant vous porte des bas ou des collants.
Cet article peut aussi, bien sûr, montrer aux dames qui veulent éviter de se faire repérer quelques erreurs à ne pas commettre !
L’auteur de ce blog propose aussi un autre billet chargé d’exemples, à croire que c’était Noël !
- je reconnais un vœu pieux de mon côté, mais le fait par exemple que Cervin ait pu investir pour retrouver et remettre en état d’autres métiers à tisser rectilignes me semble positif . ↩︎
- je crois qu’en français ce seront plutôt des noms de poisson, en fait ↩︎
- à moins bien sûr d’être dans un des rares magasins qui en proposent des corrects… pour l’instant, à Paris, j’en ai trouvé 2 sous une même enseigne qui, tout en proposant des mauvais produits, proposent aussi du Cervin. Je n’ai regardé que côté rive droite, je n’ai plus vraiment d’occasion d’aller de l’autre côté. Ce ne sont pas des supermarchés, ce ne sont pas des grands magasins et quand on y entre, en général ce n’est pas par hasard. ↩︎

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