Bas… et un peu de collant !

Un article qui se trouvait chez NylonPur, vraisemblablement traduit d’un article original américain. Il présente une très succincte histoire du bas et de la lingerie, thèmes que j’ai déjà abordés par ailleurs. Néanmoins, je trouve utile de le conserver tout de même.

Jusqu’aux années 1920, le pied et la jambe de la femme sont tout simplement classés Confidentiel Défense.

Au XIVème siècle, Jeanne de Navarre se vit offrir en cadeau de noces par les notables d’une ville qu’elle traversait de magnifiques bas de soie. Son majordome les jeta par terre, en s’écriant avec indignation que « les reines d’Espagne n’ont pas de jambes ! ».
Les bas sont pourtant une vieille invention. Les premiers bas retrouvés dans des tombes égyptiennes datent environ de cinq cents ans avant Jésus-Christ. Ils étaient tricotés.

Plus tard, on renonça au tricot pour envelopper les jambes dans des bandelettes de tissu. Pas très confortable!
Au Moyen Age, on cousait les bas à même la cheville : les princes les faisaient fabriquer en soie tissée d’or ou d’argent1 ; les riches en brocart, ou même en cuir ; les pauvres se contentaient d’une méchante laine qui grattait. Pour les faire tenir, des jarretières s’imposaient.

Charles VI offrit à son épouse Isabelle2 une paire de jarretières où le monogramme royal apparaissait brodé de diamants.

Imaginez comment la joyeuse Reine Élisabeth dut se sentir quand elle reçut sa première paire de bas en 18593. Nous en savons peu sur ce que cela donnait sur ses jambes à cette époque, mais on est sûrs que cela devait être sûrement fabuleux.

Depuis, les bas, et plus tard les collants, ont suscités la passion des femmes (et des hommes) partout dans le monde. Avant le XXe siècle, on parlait beaucoup des jambes des femme sans jamais les voir. Les jambes des hommes, quoiqu’il en soit, était elles bien visibles. Les Égyptiens portèrent les premières chaussettes (grosses chaussettes avec le gros orteil séparé). Attila-le-Hun portait des bandes de tissus colorées autour des jambes. Et pour les Dandy du seizième siècle, la collanterie était un moyen d’expression; il portait des chaussettes aux couleurs vives les unes sur les autres et des bas à damier contrastant avec des motifs à rayures.

La photo la plus connue du premier « nylon day », en 1940, colorisée par mes soins (avec l’aide d’une IA, et quelques corrections manuelles)

Le 15 Mai 1940, quand les premiers bas nylon4 furent mis en vente à travers le pays, 4 millions de paires partirent en 4 jour. Partout, les femmes se mirent à porter avec enthousiasme cette nouvelle fibre miracle. Mais tout s’arrêta au début de la 2ème guerre mondiale5, quand la production du nylon fut réquisitionnée par l’effort de guerre. Les femmes furent obligées d’utiliser leur maquillage pour décorer leurs jambes, en dessinant une fausse couture sur l’arrière des jambes avec le crayons à paupières. La seconde guerre mondiale prit fin en 1945, mais la guerre du Nylon venait de commencer !

La paix ramena lentement les bas nylons dans les magasins, mais pas assez vite. À New York, Macy’s vendit sont stock de 50 000 paires en six heures, faisant un bon nombre de mécontentes, jambes nues. Entre-temps, à Pittsburgh une foule de 40 000 femmes attendit toute la nuit sous une pluie torrentielle pour acheter des bas nylons devant un tout petit magasin spécialisé. À partir de 1948, la production de bas nylon redevint normale.

… et de collants

La bonneterie fit un nouveau pas de géant avec le développement du spandex6 en 1959. Cette fibre hautement élastique révolutionna encore une fois la mode comme jamais auparavant. Spandex constamment près du corps, s’étirant pour mieux revenir en place, fit des bas qui pochent, qui se déforment, une choses du passé. Dans les années soixante, de même que l’ascension de l’ourlet de jupes, la mode du collant devient incontournable. Les années qui suivirent virent sa domination s’imposer dans la bonneterie féminine.

Aujourd’hui, le choix est infini. La bonneterie est disponible dans une large palette de couleurs , de textures, de motifs et de tissus, et étudiée pour pouvoir excursionner, danser, travailler, faire du sport, se détendre, sortir et ce, dans toutes les tailles.

  1. d’où les « lois somptuaires » par lesquelles les rois de France, notamment, ont essayé d’endiguer les excès de la mode. Sans grand succès. ↩︎
  2. il s’agit d’Isabeau de Bavière ↩︎
  3. pour le coup, j’ai cherché, mais sans trouver à quelle « reine Elisabeth » l’auteur peut faire référence. Victoria régnait sur l’Angleterre depuis 22 ans et en avait 40, elle devait donc être habituée aux bas de soie. Elisabeth II allait régner un siècle plus tard et avait 33 ans en 1959, elle ne devait pas en être à sa première paire de bas non plus. Elisabeth I, c’était au XVIe siècle et en 1659, elle avait 26 ans… je ne mentionnerai pas les Élisabeth du Danemark ou de Belgique, niveau dates ça ne colle pas non plus… dernier point : en France en 1859, pas d’Élisabeth non plus, mais une Eugénie, qui n’était pas non plus une jeune première à ce moment là. ↩︎
  4. le terme « nylon » n’a jamais été déposé en tant que marque, on peut donc l’utiliser sans majuscule. ↩︎
  5. Cette mention permet de supposer que l’article est écrit en fait par un journaliste américain, ce qui expliquerait les approximations sur les noms précédents. L’entrée dans la 2e guerre mondiale des États-Unis s’est faite entre le 7 décembre 1941 (Pearl Harbor) et le 11 décembre 1941 (l’Allemagne et l’Italie déclarent la guerre aux États-Unis) ↩︎
  6. terme américain pour désigner l’élasthanne, connue aussi sous le nom de Lycra® – pour le coup, Du Pont de Nemours a bien pensé à déposer cette marque-ci, la majuscule est de rigueur. ↩︎


5 réponses à « Bas… et un peu de collant ! »

  1. […] Bas… et un peu de collant, ou une Histoire (sommaire) du bas racontée par un journal d’outre-Atlantique […]

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  2. Bonjour, je suis un homme hétéro qui porte des bas ou des collants depuis toujours du matin au soir par passion, je m’expose ainsi chaque jours sans aucune appréhension en short pour sortir en public. Je ne pourrais pas sortir sans mes mes jambes gainées de bas ou de collants avec toujours des talons qui les mettent en valeur. J’ai la chance d’avoir de belles jambes qui font envie aux femmes, j’ai eu des remarques positives certaines fois. J’ai une collection de bas de plus de 300 paires de bas de bas up et de collants, j’ai une grande commode qui en est pleine. J’ajoute aussi une belle collection de talons plus ou moins haut

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    1. Merci pour votre témoignage Jean Paul, je pense que vous êtes allé beaucoup plus loin que moi — je pense que même si je les épilais (ce que je ne fais pas par respect pour madame) elles ne feraient pas envie à grand monde. Pour ce qui est des chaussures, j’en reparlerai.

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      1. Pour ma part, ma compagne avait accepté mes bas et mes talons jusqu’à une certaine limite, j’ai dépassé cette limite et nous nous sommes séparés, les bas n’étant pas le seul différent. Quant aux jambes je les ai toujours épilé soit moi même, soit chez mon esthéticienne préfèrée ou pour moi ce moment ou on s’occupe de moi est toujours très agréable. Pour les chaussures à talon, il est indéniable qu’ils mettent en valeur les jambes.

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      2. Nous avons bien sûr d’autres différents, après tout, nous sommes un couple qui commence tout doucement à être expérimenté (15 ans cette année), mais rien d’assez significatif pour provoquer une éventuelle séparation à mon avis. Donc je m’en tiens au respect de ses limites. À côté de ça, elle ne m’impose rien sur le porte-jarretelles, mais bon, je lui montre assez peu celui que je porte un jour donné, je ne pense pas qu’un Aguicheur lui semble très « viril » à la base ! Et elle ne semble pas fermée à l’idée que je porte une jupe un jour, à condition que ce soit un kilt — tant pis pour la crinoline !
        Pour les chaussures, je suis d’accord avec vous, tout en n’ayant pas encore essayé. J’en évoque d’ailleurs une des raisons dans mon billet de ce jour.

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