Les dames du metal

J’ai envie depuis quelques jours de commencer une sorte de série de l’été. Série qui devrait finalement être assez courte, dans la mesure où l’été est plutôt bien entamé, je vous prie de bien vouloir m’en excuser, je ne contrôle pas tout à fait la survenue de ce type d’envies – même si je peux gérer leur expression dans une certaine mesure – ni celle des saisons. L’idée derrière cette série est de vous parler de metal – la musique, pas le matériau. Mais en l’abordant par le côté féminin, je suis sûr qu’il se trouve encore des personnes pour penser que c’est un style de musique presque exclusivement masculin, avec des groupes de gros bourrins (je ne parle pas des chevaux) qui cherchent à faire le plus de bruit possible en buvant de la bière.

Pour le côté « bière », ce n’est pas indispensable mais ça ajoute un intérêt, surtout en ces temps de fortes chaleurs – j’invite les personnes vraiment intéressées par le sujet « bière dans le métal » à visionner cette vidéo où l’auteur entre dans les coulisses des bars à bière du Hellfest (et explique clairement pourquoi, dans ce festival, on ne trouve que de la bière industrielle).

Pour les bourrins et le bruit, j’espère que les groupes dont je parlerai à partir de la semaine prochaine vous permettront de nuancer un peu cette idée. Je vous avais parlé il y a quelques temps de mes goûts musicaux douteux, le metal est de loin le plus significatif, avec de mon côté un intérêt pour bon nombre de ses formes. Mais une nette préférence aujourd’hui pour ce qu’on appelle le « metal symphonique », à la base une musique qui reprend les codes du metal, en incluant des parties orchestrales en général jouées au synthétiseur… ou par un orchestre symphonique.

Je ne vais pas vous dresser un panorama complet du genre, je n’ai pas les connaissances pour. Ce que je me propose de faire, c’est plutôt de passer en revue quelques groupes qui ont eu une influence significative sur mes goûts musicaux, le Boss parlerait de ceux qui ont longtemps occupé mon tourne disque (ou mon Walkman, ou mon lecteur MP3, ou aujourd’hui mon téléphone). Je ne parlerai pas de certains groupes majeurs : je les ai peu écoutés, faute de temps pour le faire. Enfin, je vais essayer de partir dans l’ordre chronologique, à quelques exceptions près j’ai écouté ces groupes les uns après les autres, ça rend l’opération plus simple.

Enfin : j’aurais aimé intituler cette série « du nylon dans le metal », mais dans ce milieu aussi, le nylon est plutôt rare (j’aurais peut-être dû plus creuser la veine « gothique », dans les années 90/2000, à défaut de bas j’y aurais au-moins trouvé des corsets….). Je peux mentionner une chanteuse majeure dans le milieu dont je parlerai plus tard. Et une pochette d’album d’un groupe (aujourd’hui séparé) qui mettait des bas bien en valeur et dont je ne sais pas si je vais reparler : Arven, un groupe de metal symphonique allemand, pour leur pochette de Black is the Color.

Laissez-moi finir cette introduction par un inventaire rapide de ce que j’écoutais avant de découvrir qu’il y avait des femmes dans le metal. Nous devons remonter au début des années 1990, une époque où je commençais à découvrir que ça pourrait être pas mal d’avoir des connaissances de base sur l’actualité musicale, et où ces trucs bizarres qu’on appelle des hormones commençaient à m’embêter – il n’y a pas de lien, mais j’ai envie de le mentionner.

Mon premier album de metal a été celui qu’on a surnommé « le black album » de Metallica. Ce groupe a gardé mes oreilles occupées pendant un bon moment, que ce soit avec cet album ou avec les précédents. C’était aussi la grande époque des Guns N’Roses (Appetite for Destruction), mais j’accrochais moins à la voix d’Axl Roses qu’à celle de James Hetfield. Puis l’explosion Nirvana, bien sûr… tant pis… Un peu d’Iron Maiden mais j’allais me mettre à les apprécier bien plus tard. Pareil pour AC/DC, ils venaient de sortir un live fameux1, mais je ne connaissais pas encore. Je suis à la fin du collège.
Au lycée un pote m’a fait découvrir Manowar, que j’ai adoré : leurs thématiques collaient tout à fait à mes lectures de l’époque2, les voix étaient à peu près mélodiques, ça passait très très bien. À titre anecdotique j’ai apprécié Smash de The Offspring à sa sortie (seul album que je connais de ce groupe), j’ai un peu écouté de rythmes « rap » avec Rage against the Machine, un peu de W.A.S.P., et un peu d’Accept époque Udo, et pour finir quelques authentiques « guitar heroes » qui m’ont donné envie de me mettre à l’instrument3… ça doit être à peu près tout, si je regarde les tranches de mes cassettes audio de l’époque je pense avoir plus ou moins fait le tour4.

Après le lycée, j’ai eu envie d’écouter autre chose. Nous sommes au milieu des années 90, quand on voulait écouter « autre chose » à l’époque, il fallait passer par les médias (pour du metal… hmmmph…), avoir un bon disquaire qui connaissait le domaine (ce n’était pas mon cas), avoir des potes (j’avais fait le tour de ce que mes potes de l’époque avaient, même si cette voie était loin d’être tarie) ou acheter des magazines spécialisés, qui venaient souvent avec un CD. C’est l’option que j’ai prise, qui m’a permis de trouver un disquaire en VPC bien plus sympathique dans ce domaine que ma Fnac locale, et de faire quelques découvertes musicales intéressantes. J’en partagerai quelques-unes avec vous dans les prochaines semaines.

Petite playlist

Pas de risque de voir du nylon ici, je ne mets que des groupes dont j’ai parlé dans le billet (ou des reprises). Par conséquent, la playlist du jour est plutôt masculine, je me rattraperai dans les prochains épisodes, promis !

Commençons par Enter Sandman, qui ouvre l’album noir de Metallica et est peut-être, par sa position, un des premiers titres de metal que j’ai entendus. Je vous propose la version jouée chez Taratata en 2008, c’est un live mais devant une audience restreinte (Metallica joue plutôt devant des stades, d’habitude). À noter que le bassiste dans la vidéo, Robert Trujillo, n’est pas le même que sur la version de l’album, Jason Newsteed avait quitté le groupe quelques années plus tôt.

Pour les Guns, je vous propose un petit morceau tranquille tiré de Appetite, même si ce groupe a sorti, sur ces albums suivants, quelques pistes sur lesquelles tous ceux de ma génération ont dansé (et, pour certains, emballé) dans les boums5 ! Place à Paradise City.

Je vous épargne Nirvana, devenu un peu trop tarte à la crème à mon goût6, pour passer à Manowar. Et pour eux… je vais tricher un peu, en vous proposant un titre sorti en 2002, donc après l’époque où je les écoutais beaucoup (et que par conséquent j’ai complètement raté à sa sortie) : Warriors of the World United. Il y a plusieurs raisons : ce titre est devenu de fait un hymne du metal à la sauce Manowar, il illustre bien leur style, et il montre les capacités d’Eric Adams, le chanteur du groupe. Ah, et il illustre aussi un travers un peu casse-pied chez eux : leur manie de finir leurs chansons en répétant le refrain pendant plusieurs minutes à la fin, nul n’est parfait ! La chanson a fait l’objet de reprises, dont une plutôt sympa par le groupe allemand Feuerschwanz avec Melissa Bonny7, je vous laisse la trouver vous-même.

Je sais que le groupe était anecdotique dans mon histoire personnelle, mais je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous cette pépite que m’a donnée YouTube, où The Offspring chante Pretty Fly (for a White Guy), tiré de Smash, avec Shaka Punk. C’est bien sûr encore chez Taratata !

Je termine avec Accept, un groupe allemand considéré comme l’inventeur du speed metal. Je vous propose le morceau fondateur du style, Fast as a Shark, dans une version relativement récente (donc pas avec leur chanteur original, mais celui-ci en est vocalement assez proche). À noter que, contrairement à une idée répandue en France, la musique utilisée en intro de ce morceau n’est pas un air « nazi », il se trouve juste que c’est un air folklorique qui était très apprécié par les troupes allemandes dans les années 1940, d’où sa mauvaise réputation en France. Il est bien antérieur à cette idéologie de sinistre mémoire (source)… et même à l’existence de l’Allemagne en tant que pays, en pratique !

  1. « Live », tout simplement, sorti en 1992 ↩︎
  2. pour les personnes qui ne connaissent pas, c’est un groupe de power metal (je ne sais pas si le mot était déjà utilisé à l’époque) avec des textes et une iconographie inspirés de Conan de Barbare, voir un metalleux avec sa basse en slip de fourrure, c’est assez drôle ↩︎
  3. Yngwie Malmsteen et Joe Satriani, principalement, avec pour ma pratique un résultat plus que mitigé – et c’est un euphémisme – au vu du manque de régularité de ma pratique. ↩︎
  4. je me suis abstenu de mentionner Europe, dont je peux citer (et reconnaître) quelques titres qui ne sont pas The Final Countdown ! ↩︎
  5. ne me dites pas que vous n’avez jamais entendu « Don’t cry », « November Rain » ou leur reprise de « Knockin’ on Heaven’s Door », je ne vous croirai pas ! ↩︎
  6. si vous y tenez, la chaîne YouTube de Tarata propose une reprise de « Smells Like Teen Spirit » par Shaka Punk avec Camille et Julie Bertholet, juste magnifique ! ↩︎
  7. il n’est pas impossible que je reparle d’elle dans un autre billet de cette série ↩︎


3 réponses à « Les dames du metal »

  1. Il m’étonne toujours de voir qui arrive sur le plateau de Taratata. Je n’aurais jamais deviné que The Offspring en ferait partie !

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    1. Pour ma part j’ai été étonné d’y trouver Metallica, au vu des conditions de leur venue au Hellfest l’année dernière !
      Ceci étant dit, je dois vous remercier, c’est un peu vous qui m’avez donné l’idée de regarder ce qui venait de Taratata 😊. Le morceau de Metallica est sympa, l’autre est excellent.
      Concernant The Offspring, comme je le dis dans l’article je n’ai pas suivi leur carrière après Smash, mais ils ont été présents au Hellfest cette année, et leur concert a été filmé. Si vous êtes intéressé la vidéo est disponible chez Arte Concert (qui fait un très bon boulot de ce côté), je ne sais pas si elle est restreinte géographiquement… mais j’ai cru comprendre que vous avez des méthodes de contournement.

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  2. […] il entre dans le cadre éditorial normal du site. J’ai ensuite commencé un cycle sur mes dames du metal. En l’introduisant le 04 août. Et en entrant un peu dans le vif du sujet par la suite : […]

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