Les dames du metal – Nightwish

Nous sommes dans le cours du premier trimestre de 1999, dans les couloirs d’une vieille résidence étudiante des années 1960. Un soir, dans cette résidence, un copain qui l’était devenu parce-que je lui avais préparé des nouilles alors que je ne le connaissais ni d’Ève, ni d’Adam, m’a proposé d’écouter un groupe qu’il venait de découvrir. Il connaissait mon intérêt pour le metal, il avait entendu un peu ce qui sortait parfois de ma chambre1 et s’était dit que ça me plairait sûrement. L’album sur lequel il était tombé s’appelait Angels Fall First, le groupe s’appelait Nightwish, sa caractéristique principale était la voix d’opéra de sa chanteuse, accompagnée par une musique très metal. Ce groupe n’allait plus quitter mon lecteur pendant les quelques années de mes études, avant la classique pause de 2001/2006, époque où j’étais en couple et écoutais très peu de metal.

En 2005, même si je m’étais pas mal éloigné du groupe, j’ai été frappé par un coup de tonnerre. La résidence étudiante était un lointain souvenir, de même que mon copain de l’époque. J’avais travaillé pendant quelques années, puis démissionné pour suivre une personne dans une autre région où mon profil n’intéressait pas grand monde. Mais surtout, j’avais accueilli chez moi un autre ami, du lycée, celui-ci, qui était de passage dans ma région. Et cet ami m’a fait part d’une nouvelle qui, bien que je n’écoutais plus vraiment Nightwish à ce moment là, m’a beaucoup embêté sur le moment : le groupe était fini, ils avaient viré leur chanteuse qui leur donnait ce son si caractéristique ! Ce coup de tonnerre n’en était pas seulement un pour moi, bien sûr, il a beaucoup touché l’importante communauté des fans du groupe – au passage, certains ne s’en sont toujours pas remis, 20 ans plus tard -, faisant couler beaucoup d’encre numérique sur le moment. La suite, en tout cas, allait montrer que mon inquiétude de l’époque n’était pas justifiée.

Nouveau bond en avant : en 2008, j’ai enfin pu emprunter au CE de mon entreprise, j’avais abandonné le P2P depuis un moment, le dernier album du groupe, et le premier avec la nouvelle chanteuse. Mon premier souvenir de cet album, c’est que j’ai eu beaucoup de mal à l’écouter. Pas à cause de sa qualité, mais à cause des interruptions : à l’époque j’étais vaguement chef au boulot, je me souviens que je mettais la lecture en pause à chaque fois que quelqu’un venait me voir, et qu’il m’a fallu tout un après-midi pour écouter le premier titre de cet album, il faut dire que ce premier titre, The Poet and the Pendulum, est plutôt long : près de 14 minutes. Ça laisse le temps d’en profiter !

En 2012, le groupe se sépare encore de sa chanteuse : ce n’est qu’une supposition de ma part, mais je pense que la voix plutôt pop de la chanteuse ne lui permettait pas de reprendre tout le répertoire existant. À titre personnel, j’adore les deux albums qui sont sortis avec elle, je trouve que sa voix y est parfaite, et que le compositeur principal du groupe, Tuomas Holopainen, le claviériste, a fait des merveilles avec elle.

Après une courte période de flottement, une nouvelle chanteuse est officialisée. Rien de choquant, elle avait déjà chanté avec le groupe et s’en était plutôt bien sortie. Tellement bien qu’elle est, après 3 albums, des milliers de kilomètres en tournée, des dizaines d’heures de concerts et un confinement, encore la chanteuse du groupe.

Dernière anecdote personnelle avec Nightwish : le 30 novembre 2022, c’est le deuxième groupe de metal que j’ai vu en concert. J’avais une idée de ce à quoi j’aurais assister, Arte avait diffusé sur YouTube leur concert au Hellfest la même année et j’avais adoré, mais entre voir un concert sur un écran et le vivre, il y a un monde !

Quittons maintenant le monde de mes souvenirs pour parler d’un point de vue un peu près général. Le style, pour commencer : Nightwish est aujourd’hui un des principaux représentants du metal symphonique. Dans un style très différent de Therion, leur musique est qualifiée de « symphonique » pour deux raisons : la voix de la chanteuse, et la présence importante du synthétiseur, je l’ai dit, si d’autres membres participent parfois le claviériste est le compositeur le plus important du groupe. Au contraire de pas mal de groupes majeurs du style, je ne crois pas qu’ils aient à ce jour déjà fait un concert avec un orchestre symphonique.

Les chanteuses, ensuite. Je l’ai dit, le groupe en a eu trois. La première est finlandaise, comme les autres, et est aujourd’hui encore une des grandes voix féminines du metal, et une chanteuse lyrique reconnue : Tarja Turunen. La deuxième est suédoise, Annette Olzon. Comme je le disais, elle a une voix plus pop / jazz, sa présence a permis a Tuomas d’explorer d’autres territoires musicaux. Annette a ensuite été remplacée dans le groupe par la chanteuse actuelle, qui a tout ce qu’on peut attendre de la chanteuse d’un tel groupe : une aisance vocale remarquable – elle a, comme Tarja, une formation de chanteuse lyrique – et un charisme sur scène énorme. Elle est hollandaise, s’appelle Floor Jansen et a ramené tout un fan club qui lui est propre. Spécifiquement sur Floor, ses tenues de scène ont largement leur place sur ce blog, j’essaierai de vous en montrer un peu en vidéo.

Je n’ai pas fait mystère de mon album préféré chez Therion, chez Nightwish c’est sans conteste Imaginearium. C’est celui dont le thème me parle le plus, et je trouve que l’alchimie entre la voix d’Annette et la musique de Tuomas donne juste un résultat magique.

J’ai parlé tantôt de vidéos ? Je crois que j’ai mis assez de blabla, et si on avançait un peu ?

… et en musique ?

L’avantage, avec un tel groupe, c’est qu’il y a du matériel en ligne ! Le problème, c’est qu’il faut bien réussir à être sélectif ! Je vais essayer de suivre à peu près la chronologie des albums, tout en m’autorisant à mélanger un peu les périodes. Pour s’y retrouver, c’est facile : si la chanteuse est Tarja on est avant 2005, Annette est avant 2012, et ensuite ça sera Floor.

Pour commencer, le clip officiel d’une chanson qui me semble être d’inspiration religieuse, pour quelqu’un qui dit vouloir éviter ce sujet, c’est un peu raté… bon, j’aime assez cette chanson, en plus c’est la seule de toute la discographie du groupe où Tuomas chante en duo avec Tarja (et une de leurs rares chansons où il chante tout court, en fait) : The Carpenter.

On poursuit avec un autre clip officiel, tiré d’un single paru un peu après leur deuxième album, peu de temps après l’éclipse totale de soleil de 1999 : Sleeping Sun.

C’est bien beau tout ça, mais ça me semble bien calme… il faudrait peut-être que je vous propose un ou deux titre un peu plus « metal », non ? Passons, toujours à travers le clip officiel, sur Sacrament of Wilderness, tiré de l’album Oceanborn (le 2e), qui montre un joli mélange de guitares un peu saturées (pas trop), de solos de guitare et de passages au synthé.

J’ai mentionné les tenues de scène de Floor… sur la vidéo suivante, où elle interprète une chanson du 3e album, Dead Boy’s Poem, vous verrez sans problème l’inspiration de sa tenue. Bon, je vous ai encore sorti une ballade, il faudra que je revoie un peu ma liste pour la suite, le problème, c’est que je les aime bien !

Sur le même album, un peu plus pêchue, je vous propose l’interprétation de Tarja pour Kingslayer. Dans le cadre d’un concert très particulier : elle ne le savait pas encore, mais c’était le dernier qu’elle faisait avec le groupe, en 2005. Justement nommé « End of an Era ». La vidéo est publiée sur la propre chaîne de Tarja, on peut supposer que les relation se sont apaisées depuis !

J’ai réussi à vous dégotter une version de la chanson suivante, Planet Hell, chantée par Annette ! Cette chanson vient de l’album Once, donc elle était à l’origine chantée par Tarja, en laissant la part belle au bassiste, Marko. Une curiosité ! Si la chanson vous plaît, n’hésitez pas à en chercher les versions chantées par les deux autres chanteuses, elles sont très faciles à trouver, vous pourrez comparer le style vocal. Notez que le chanteur, qui a été le bassiste du groupe pendant une vingtaine d’années, est Marko Hietala, si vous avez lu mon billet sur Therion il était le chanteur invité sur la chanson Tuonela.

Toujours Annette, peut-être ma chanson préférée de cette période, dans sa version telle que chantée à Montreux – le clip officiel est sympa aussi et montre bien l’ambiance que Tuomas a voulu mettre dans Imaginearium, j’ai toutefois un faible pour celle-ci. C’est une ballade, un peu jazzy, toute en retenue. Slow, love, slow. À noter : elle est suivie sur l’album par une chanson beaucoup plus rapide, aux accents plutôt folk – elle fait la part belle à la cornemuse irlandaise, I want my tears back. J’ai un peu hésité, je ne vois propose pas celle-ci, on en trouve facilement des versions en ligne, par Annette ou par Floor.

Dans un style un peu différent, sur un album plus récent, Tribal. Les chansons de l’album évoquent l’Histoire humaine, à noter que cette chanson était censée être chantée avec une voix masculine et une voix féminine. La voix masculine était assurée par Marko, qui au moment de cette représentation avait quitté le groupe. Qu’à cela ne tienne, Floor a assuré les deux voix ! Représentation du festival Pink Pop, pour l’anecdote Floor y a enchaîné 2 concerts ce jour-là, un avec Nightwish et un en son nom.

Poursuivons avec une des chansons préférées de ma fille, ou en tout cas elle l’était il y a 2 ans : Elan. I’ve chanson qu’à la première audition je n’avais pas tellement aimée, trop pop à mon goût… soit mon goût a changé, soit je l’ai assez entendue pour qu’elle ne me pose plus de problème.

On approche tout doucement de la fin de notre (courte) visite, je vais encore m’autoriser à placer 3 chansons, et vous laisser écouter le reste de leur discographie par vous-mêmes, si vous ne les connaissez pas et si ce que j’ai pu vous présenter vous intéresse. Pour la prochaine chanson, je vous propose une indispensable, que vous verrez dans pléthore de vidéos de réactions – si vous devez n’en voir qu’une, regardez celle de Floor, ce n’est pas banal d’avoir une vidéo où l’interprète réagit à sa prestation ! Nous sommes en 2013, au Wacken, et par cette prestation Floor a mis à peu près tout le monde d’accord : elle a tout ce qu’il faut pour prendre la suite de Tarja (beaucoup de fans de la première heure n’ont jamais accroché avec Annette). Ghost Love Score, la chanson est assez longue, mais à mon avis elle vaut largement la peine !

Avant de terminer, je vous propose le premier extrait du futur album, prévu le 20 septembre de cette année (et que j’attends, bien évidemment, avec une certaine impatience !). Ce titre est sorti il y a 3 mois, deux autres ont suivi mais c’est pour l’instant celui que je préfère. Point particulier pour cet album : le groupe ne prévoit pas de le présenter en tournée dans les prochains mois, peut-être parce-que Floor a un enfant en bas âge (elle était enceinte sur certaines des vidéos ci-dessus), peut-être aussi parce-qu’ils tournent depuis la fin des confinements et peuvent avoir envie de se poser… Perfume of the timeless.

Je vais terminer par la chanson qu’ils utilisent pour finir leurs concerts depuis quelques années maintenant, la partie finale de All the work of nature which adorns the world, un titre principalement instrumental de plus de 20 minutes. Je ne vous mets que la fin, qui est à cette place dans les concerts pour une bonne raison et qui a son nom à elle : Ad Astra. Dans un enregistrement téléphone, pour changer un peu.

  1. ce qui, au vu de la qualité de construction des bâtiments, n’avait rien de bien difficile ! ↩︎



Une réponse à « Les dames du metal – Nightwish »

  1. […] devant Daniel Craig, Spectre… Aussi, pour l’anecdote, je l’ai mentionné dans mon article sur Nightwish, une des tenues de scène de Floor Jansen avec ce groupe est directement inspirée d’une […]

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