Les dames du metal – Epica

J’ai parlé de Therion. J’ai parlé de Nightwish. J’ai un dernier très gros groupe à évoquer ici1, le plus récent de mes « vieux groupes », en gros ceux que j’écoutais avant la naissance de mes enfants, mais sans doute pas le moins important ! Epica est le troisième groupe que j’ai vu en concert, je n’ai pas été déçu du voyage. Pourtant, c’était un jour d’hiver, il y avait une grève dans les transports, c’était à l’autre bout de Paris et j’étais seul, ma femme était occupée à fêter son anniversaire. Si vous me considérez comme un monstre de l’avoir abandonnée un jour pareil, sachez que c’est elle qui m’avait offert le billet, je ne l’aurais jamais acheté de moi-même.

Côté style, on reste dans le metal symphonique avec une chanteuse lyrique. Par rapport aux groupes précédents il y a une différence majeure : depuis 20 ans que le groupe est actif (le premier album date de 2003), ils ont gardé la même chanteuse, Simone Simons. Le groupe a été fondé par Mark Jansen – aucun lien familial avec Floor, mais il était à l’époque guitariste dans le groupe où chantait Floor, After Forever. Groupe néerlandais, il doit y avoir un truc avec la formation musicale dans ce pays au vu des groupes majeurs qu’on y trouve – je ne les mentionnerai pas plus, mais un autre très gros groupe de metal symphonique est aussi d’origine hollandaise : Within Temptation.

Deux autres différences par rapport à Nightwish : tout d’abord le groupe a joué à plusieurs reprises avec un orchestre symphonique, le résultat est à la hauteur. L’autre point, à mon avis fondamental, est qu’il pousse le concept de la belle et la bête, si Mark n’intervient pas dans toutes les chansons il a quand-même pas mal de textes, qu’il chante systématiquement en grunt. Simone, quant à elle, reste lyrique jusqu’au bout.

Le côté symphonique de leurs musiques fait que mon épouse apprécie assez le groupe, au point de l’accepter sans problème dans la voiture quand nous voyageons. C’est depuis quelques années la musique des vacances (avec Aldebert, mais il a aussi sorti un album de metal donc est-ce que ça compte…?). C’est aussi, de façon peut-être surprenante, un moyen très efficace d’endormir mon n°3, je pense que pour le garder réveillé il faut lui mettre des berceuses, parce-qu’avec Epica, il s’endort très vite.

Si pour Nightwish je suis à peu près capable de vous dire, en entendant une chanson, de quel album elle vient, c’est beaucoup moins le cas pour Epica. Je les ai connus assez tard : ils ont sorti leur premier album en 2003, à une époque où j’avais mis ce style de musique entre parenthèses, le temps que je réalise leur existence ils avaient sorti 4 albums studio et un double album live. Disques que j’ai tous empruntés dans une médiathèque avant de les mélanger joyeusement dans ma tête. Pas très aidé non plus par le fait que le live en question, auquel avait participé un orchestre symphonique, a été longtemps populaire dans la voiture… Ceci dit, dans la mesure où le groupe est particulièrement stable (si j’en crois wikipédia, après 2002 ils eu à gérer le remplacement d’un guitariste, d’un batteur et d’un bassiste), leurs concerts d’aujourd’hui incluent des pistes de tous leurs albums.

Un point amusant chez eux : il leur arrive de faire des chansons en plusieurs parties. Un album contient la partie 2, un autre contient la partie 3, etc. Je pense que c’est plus ou moins un délire de Mark : il me semble qu’une de ces séries commence sur un album d’After Forever.

Je n’ai pas raconté comment je les ai découverts : un collègue et ami, ayant remarqué que j’écoutais Nightwish, m’a suggéré d’essayer. Je le remercie régulièrement pour son conseil ! Le même m’avait parlé d’autres groupes, je me souviens de Delain, j’avoue ne jamais les avoir vraiment écoutés. En conséquence, n’attendez pas un ordre chronologique pour les pistes à écouter, je vais les mettre comme je les sens. Par rapport au thème du blog, les bas nylon ? Je n’ai jamais rien vu de tel chez Simone, ni rien qui pourrait les évoquer, si elle en porte elle les réserve à la stricte intimité.

… et en musique ?

J’ai dit que je ne prendrai pas les titres par ordre chronologique, mais ça ne m’empêche pas de commencer par le premier titre qu’ils ont chanté, en tant que démo, avant de se lancer dans leur premier album. Cry for the moon. J’ai parlé de séries, celle-ci est la 4e partie d’une série en 9 parties entamée sur un album d’After Forever et terminée sur l’album suivant. Je vous propose la version chantée au festival de Wacken en 2022, si cette chanson est une des premières du groupe, elle fait aussi toujours partie de leur set list !

Un enregistrement qui date des tous débuts, avec orchestre et chœurs : The Phantom Agony, on est vraiment dans le metal syphonique le plus pur. Un petit détail : la choriste avec des cheveux blonds et raides est Amanda Sommerville, il n’est pas tout à fait exclus que je reparle d’elle un peu plus tard. Autre détail amusant : le claviériste Coen Janssen, avait des cheveux à l’époque. Cry for the moon est trouvable aussi dans cette session.

Est-ce que vous vous souvenez de Floor Jansen ? Elle a chanté un titre en duo avec Simone lors d’un concert d’anthologie, Retrospect, où le groupe, accompagné d’un orchestre symphonique, célébrait ses 10 ans de carrière. Sancta Terra, avec Floor.

Pour le plaisir, ces deux chanteuses ont fait un autre duo ce soir là, avant Sancta Terra. Pour le coup, on est vraiment dans le chant lyrique : Stabat Mater Dolorosa. Si le groupe vous plaît, n’hésitez pas à chercher les autres pistes de cette soirée, tout est disponible sur l’ensemble des plate-formes de streaming, il n’y a rien à jeter.

Pour changer un peu, je vous propose ensuite un titre qui n’a pas pu apparaître sur Retrospect, dans la mesure où il est sorti quelques années après – il faut chercher, passé ses 10 ans, le groupe a quand-même ralenti son rythme de sorties ! Dancing in a Hurricane, où le groupe passe (partiellement) à une inspiration moyen-orientale. En concert au Zénith, depuis la chaîne du groupe.

Même type d’inspiration musicale pour un autre titre, gros coup de cœur de mon côté : Code of Life. Et pas à cause des paroles, que j’avoue au passage ne pas chercher à comprendre. En concert chez eux, à Amsterdam, lors de leur dernière tournée.

Je vous propose une petite pause pour les oreilles avec un titre acoustique (il existe aussi en version « metal », bien sûr !), on reste dans le côté « Life », mais ce coup-ci, c’est Canvas of Life. Chanté par Simone, accompagnée du guitariste Isaac Delahaye.

Finalement, j’aime bien cette ambiance plutôt calme… à Amsterdam, Simone a chanté une des chansons de leur dernier album, Rivers, en étant accompagnée par le groupe qui faisait leur première partie, Apocalyptica. Ce groupe a une grosse particularité : il est composé de 3 violoncellistes. Qui jouent du metal. Franchement, ça s’écoute très bien, leur premier album, dans les années 90, était constitué de reprises de Metallica, ils les ont réenregistrées récemment… avec la participation de musiciens du groupe. Leur reprise de One est énorme. Mais ça nous éloigne de nos rivières épiques ! Je regrette presque d’avoir eu l’accompagnement standard à Paris…

Un clip officiel récent, le décor dans lequel évolue le groupe est celui qu’ils avaient sur scène quand je les ai vus au Zénith. Du coup, j’aime bien ! Encore une partie d’un tout, il existe des listes de lectures qui regroupent tous les éléments. Kingdom of Heaven Pt.3 – The Antediluvian Universe.

Une petite tranquille pour poursuivre : sur son album de 2016, The Holographic Principle, le groupe a inclus un titre qui est un véritable hymne en concert, dont l’audition déclenche une irrésistible envie de sauter (ils en jouent évidemment très bien), Beyond the Matrix. L’édition limitée incluait un second CD, avec quelques reprises acoustiques de titres de l’album. La reprise de Beyond the Matrix s’appelle Beyond the Good, the Bad and the Ugly, et elle est largement approuvée par ma fille, c’est dire si elle est sympa ! Version album, je ne crois pas qu’ils l’aient chantée en concert. Si vous voulez comparer, Beyond the Matrix est largement disponible.

Retour dans le temps avec un titre ancien, joué en concert à Amsterdam en 2006 dans une salle qu’ils semblent bien aimer, vu qu’ils y ont rejoué récemment sous leur nom original (Sahara Dust). Blank Infinity. Un morceau qui, bien que chanté uniquement par Simone, est relativement peu symphonique.

Même concert, autre titre : je vous ai proposé « Kingdom of Heaven Pt. 3 » plus haut, voici maintenant la première partie de la série « A new age dawns » : The Last Crusade.

Pour terminer comme Epica dans leurs concerts, je vous propose un petit Consign to Oblivion, filmé au Zénith de Paris, une chanson dont la version album est sympa sans plus, mais qui en concert se déploie et… enfin, je vous laisse écouter, s’ils terminent tous leurs concerts avec cette chanson, il y a de bonnes raisons !

En ce qui me concerne je vais m’arrêter là. Notez que le groupe vient de jouer un concert à guichet fermé à Amsterdam, une fois de plus avec orchestre, the Symphonic Synergy. Il va peut-être y avoir un regain d’activité autour de leurs titres sur YouTube dans les prochains jours. Dernier point : si leur concert au Hellfest n’est plus disponible sur la chaîne d’Arte Concert, ils proposent eux-mêmes les vidéos complètes de quelques concerts. Un bon moyen de se faire une idée de l’ambiance du groupe en live !

Addendum (24 octobre 2024)

Je viens de trouver sur YouTube la version de Beyond the Matrix qu’ils ont jouée pendant la Symphonic Synergy. Je ne résiste pas au plaisir de la partager ici avec vous, ils en ont fait un mix entre la version « metal » et la version acoustique très jazzy, en ajoutant évidemment l’orchestre symphonique derrière… à mon avis, le groupe à son meilleur !

  1. … et aussi quelques groupes plus jeunes / plus récents / plus petits, bien sûr, la série n’est pas finie ! ↩︎



Une réponse à « Les dames du metal – Epica »

  1. […] En commençant par un titre où elle chante en duo avec Simone Simons – la chanteuse d’Epica, qui commence à explorer le monde hors de son groupe. Concernant Simone, c’est le seul de […]

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