Le bas blanc

Je ne sais pas trop pourquoi, j’ai toujours eu un petit faible pour les bas blancs. Je ne sais pas pourquoi, mais je peux émettre des hypothèses, bien sûr ! Hypothèses liées au contexte d’usage de ce bas en général, je peux le rattacher sans trop réfléchir à plusieurs fantasmes. Le premier auquel je pense est celui du mariage, c’est peut-être chez moi l’origine de ce goût particulier. Le second peut être celui de l’infirmière. Pas l’infirmière réelle, qui travaille dans un hôpital ou qui s’occupe des patients chez eux, qui a un métier difficile et bien peu reconnu à sa juste valeur – c’est un autre débat. Je parle bien sûr de l’infirmière fantasmée, largement reprise dans la création érotique et pornographique. Dans tous les cas, on a la présence d’un costume, que ce soit une robe de mariée ou une mini-jupe d’infirmière (au passage, les vraies infirmières que j’ai vues récemment portaient toutes un pantalon, beaucoup plus pratique au quotidien).

À ce stade, je crois que je peux me plonger un peu dans mes souvenirs. J’en ai, fort heureusement, peu qui concernent les infirmières. J’en ai un particulier concernant un mariage, comme je le disais il explique peut-être cet attrait. Pourtant, il n’y a pas grand-chose à en dire, la chose s’est passée au mariage d’un de mes cousins, dans les années 80. J’étais jeune, je pense que je n’avais pas dépassé 10 ans, a priori mon grand-père devait être présent à ce mariage. Une des animations lors de cette soirée était très commune à l’époque, je crois qu’elle est, heureusement, plutôt tombée en désuétude aujourd’hui : la vente aux enchères de la jarretière de la mariée. Je pense que c’est la première fois, hors plage ou piscine, où j’ai vu la jambe d’une femme qui n’était pas dans ma famille proche. La femme de mon cousin portait-elle des bas ou un collant, ses jambes étaient-elles gainées de blanc ou de couleur chair ? Je dois avouer que je ne m’en souviens pas, j’ai cependant gardé en mémoire le souvenir ému de cette jolie femme sur une table dévoilant plus ou moins sa jambe sous sa jolie robe. À ma connaissance ce couple est toujours marié, mais je dois avouer que je n’ai jamais été très proche du cousin en question.

Est-il utile de parler de l’infirmière ? Peut-être un peu, juste pour mentionner à quel point il est étrange que je l’associe à des bas blancs, dans la mesure où la plupart des séquences en costume que je connais voit les infirmières porter plutôt des bas couleur chair. Voire, cas extrême sur une photo qui doit traîner dans une de mes vieilles collections, des bas FF noirs. Sans doute un de mes premiers contacts visuels avec des bas FF, bien qu’à l’époque où j’avais ajouté cette image à ma collection je n’avais aucune idée de ce que ça pouvait être, c’était juste un bas avec un trou sur l’arrière de la partie épaisse, en haut. Peut-être l’influence d’une photo aujourd’hui considérée comme iconique…?

V-J Days Kiss in Times Square, où l’on voit bien les bas blancs de l’infirmière – source

Plus concret, plus rien à voir avec l’infirmière pour le coup, je garde un souvenir ému de cette collègue, dans les années 2000, que je voyais parfois de loin, et qui n’hésitait pas de temps en temps à glisser un collant blanc sous son tailleur rose. Collant ou bas ? Je ne l’ai jamais su, je ne lui ai jamais adressé la parole et l’eussé-je fait, ce n’est certainement pas la question que je lui aurais posée ! De toute façon, elle devait avoir plus de 30 ans, elle était vieille1. On pourrait presque tomber dans le fantasme de la secrétaire ici, rassurez-vous, je vais vous épargner la soubrette. De toute façon tout le monde sait que la soubrette porte des bas FF noirs, non…? Elle serait donc hors sujet ici. Là, il s’agissait d’un cas réel qui me faisait rêver, mais de loin, de toute façon j’étais bien trop timide pour l’aborder, et puis j’étais déjà en couple2.

Se pose une question, après cette petite série de fantasmes, mais est-il utile de la poser…? Pourquoi vouloir porter des bas blancs ? Je crois que la réponse est trop évidente : par goût, parce-qu’ils vont bien avec cette tenue, parce-qu’ils tranchent avec grisaille ambiante. C’est étrange, les chaussettes blanches ne présentent pas vraiment d’intérêt à mon sens, sans doute parce-que dans le monde des adultes elles sont généralement associées au sport, et à ce titre ne se portent qu’avec des chaussures adaptées – à nuancer toutefois, des petites socquettes blanches dans des escarpins salomé noirs peuvent être tout à fait charmants, bien que cet ensemble soit généralement plutôt associé à l’enfance. Quoi qu’il en soit, pour un homme, la chaussette blanche est généralement une faute de goût3, je ne crois pas que le bas blanc en soit une pour une femme.

D’un point de vue symbolique, le blanc, c’est la pureté. Chez les catholiques chrétiens, c’est la couleur de la robe de baptême, de la robe du communiant, de celle de la mariée. La pureté, le bas, pour une personne qui est dans cette religion on a une association antinomique, un objet qui personnifie la contradiction par son existence même. Le bas noir a une réputation sulfureuse, c’est celui de la succube, de la femme vampire, de la femme fatale, sûre d’elle-même, sûre de sa puissance de séduction. Le blanc sera plutôt associé à l’ingénue,  innocente jusqu’à ce détail intime exposé au vu et au sus de tous.

Une chose est claire : le bas blanc est rare dans la rue, il est plutôt rare sur les photos4, finalement c’est peut-être pour ça qu’il m’attire ! On lui préférera généralement un bas noir ou un bas couleur chair. Voire un bas avec d’autres couleurs, rouge, bleu, selon la tenue. En ce qui me concerne, au jour où j’écris ces lignes, je porte une paire de ces fameux bas blancs. J’avais fait une tentative il y a quelques mois avec une paire de bas Clio, sans succès : ils étaient trop petits, cette marque n’est pas vraiment adaptée aux grandes tailles, je suis donc passé sur du Cervin. Je trouve ça très agréable de savoir que je les porte, tout en regrettant que mes jambes ne me permettent pas vraiment de les apprécier à leur juste valeur…

J’aurais aimé trouver une petite vidéo sympathique pour mettre un point final à ces quelques lignes, malheureusement les seuls trucs plus ou moins sympa que j’ai trouvés sont soit sur Facebook, soit sur Instagram, je ne veux imposer à personne d’y créer un compte pour voir ce qui devrait être visible…

[ajout post-publication] Un ami sur Facebook a bien voulu que je partage avec vous ces photos des jambes de sa compagne, sur lesquelles elle porte une paire de ces fameux bas blancs. Il s’agit de bas Cervin Champs Élysée, un type de bas que je n’essaierai pas moi-même bien qu’ils soient, j’en suis sûr, très confortables : ce sont des bas de soie, à ma connaissance plus ou moins les seuls sur le marché, au passage. Je remercie bien évidemment Nathalie et Thierry pour avoir partagé ces photos, et m’avoir autorisé à les utiliser ici !

  1. par rapport à moi à l’époque ↩︎
  2. à la relecture, je me rends compte que ma liste des clichés en a manqué deux… bon, je vais vous les épargner, de toute façon, si celles-ci portent des bas, ils sont plutôt de couleur chair. Voire, au pire, noire. ↩︎
  3. en toute honnêteté, je crois qu’on peut en dire de même du bas blanc, quand il est porté par un homme, je fais appel à votre indulgence sur ce point ! ↩︎
  4. même monsieur NylonPur n’en avait pas dans sa collection, me forçant à piocher dans la bibliothèque de mon hébergeur ! ↩︎


4 réponses à « Le bas blanc »

  1. merci pour cet article intéressant. C’est vrai qu’on ne voit plus guère de bas blancs dans les rues. On regrette les années 70 !
    peut-être bientôt un article sur les bas gris que j’adore? Ils sont si classy sexy !

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    1. J’avoue que je n’ai pas encore eu l’idée d’écrire sur les autres teintes… mais au fond, pourquoi pas ? Le futur est vaste 😊

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  2. […] à la publication de mon article sur le bas blanc, une personne a fait un billet sur Facebook pour d’une part le mentionner, et d’autre […]

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  3. […] du résultat quand ce bas est porté, je vous invite à aller (re)voir les photos à la fin de mon billet de mercredi. Je pourrais aussi montrer les miens, mais d’une ce sont des Capri 15, donc des bas RHT. Si […]

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