Retour d’un groupe que je qualifierai de « majeur », selon ma définition et mes standards bien sûr, parce-qu’on à affaire à un groupe qui ne remplit pas un Zénith, c’est le moins qu’on puisse dire. Ils ont cependant leur notoriété, construite avant tout sur les réseaux sociaux. Et, accessoirement, c’est un groupe que j’ai pu voir en concert à Paris. Et vu la taille de la salle, contrairement à Nightwish ou à Epica, quand je dis « voir », c’est voir : j’étais à 5 mètres d’eux et, si j’avais été un peu moins asocial, j’aurais aujourd’hui une photo avec eux. Je n’avais aucune idée de ce que je pourrais bien leur dire, je suis donc parti directement après ce concert que j’avais pourtant beaucoup aimé.
Imperial Age est un groupe plutôt jeune, à l’Histoire relativement compliqué, du fait de ses origines et de la manière dont ils se sont fait connaître : ils sont russes, et sont devenus connus principalement en Occident, grâce aux plate-formes de streaming occidentales (YouTube en tête). Quand le président russe a décidé de lancer son « opération spéciale » dans un pays voisin, le groupe s’est exilé en Turquie, puis quelques mois plus tard au Royaume-Unis. En laissant au passage un certain nombre de ses membres qui soit ont voulu rester en Russie, soit n’ont pas pu ou voulu s’installer à destination. Ils étaient 6 quand je les ai connus, ils sont 5 aujourd’hui, et ne gardent de leur composition originale qu’un chanteur et une chanteuse, le cœur du groupe tout de même, Aor et Jane.
Point intéressant : le groupe a fortement impressionné Christopher Johnsson (pour ceux qui ne suivent pas, le fondateur et leader de Therion) lors d’une de ses tournées en Russie. Il leur a donné un petit coup de pouce à leurs débuts, les signant sur son propre label. Du côté du style, on est dans une sorte de power metal symphonique, mélangeant des voix masculines claires et des voix féminines à tendance plutôt lyriques. Sur scène (ou dans les vidéos) vous verrez 2 chanteuses, un chanteur, un bassiste, un guitariste et un batteur. Une des chanteuses s’occupait initialement des claviers, si je ne me trompe pas ceux-ci sont aujourd’hui joués sur enregistrement dans les concerts. Le concept du groupe, et son nom, vient d’une sorte de nostalgie impériale. Non pas un empire réel, mais un souvenir d’un empire Atlante fondé sur la connaissance. On trouvera des références à ce thème dans leurs chansons, et dans certains de leurs clips.
Au rayon des reproches : dans leurs clips ils abusent parfois du fan service. En dehors des live que je vous proposerai plus bas, vous comprendrez très bien ce que je veux dire, jusqu’à très récemment le groupe comptait deux chanteuses, plutôt jolies… Musicalement, j’aime beaucoup : ils sortent des titres épiques, qu’ils n’hésitent pas à bien poser – certains peuvent trouver ça long, mais moi, j’aime bien, ils ont fini leur dernier album en date par un titre de 18 minutes, mais elles me semblent bien employées. Le chant joue vraiment sur le duo entre la voix masculine, plutôt typée « ténor de power metal », et la voix féminine souvent plutôt lyrique, même si le dernier titre sorti se permet une incursion vers… le chant saturé, c’est vraiment la tendance actuellement !
Quand je les ai vus en concert à Paris, c’était au bateau-lavoir, une micro-salle dans une péniche. La première partie était assurée par le groupe parisien Beneath my Sins (oui, je sais, le nom ne fait pas très, très parisien), musicalement sympathique mais qui m’a laissé quelques doutes – je les mentionnerai dans un article ultérieur, avec peut-être une collaboration les incluant.
Anna a quitté le groupe quand Aor et Jane se sont installés en Angleterre. Elle a commencé une carrière solo sous le nom de Anna Kiara, elle a sorti un album et collaboré avec un autre groupe, Lyriel, sur un titre.
… et en musique ?
Imperial Age a eu une carrière relativement courte, avec environ 3 albums, un 4e en préparation (un seul single déjà sorti), je devrais donc pouvoir vous faire une présentation à peu près chronologique. Ils ont proposé 2 concerts en ligne, avec la deuxième fois un orchestre de chambre et un chœur, je mettrai quelques vidéos de ces concerts aussi. En dehors de ces concerts sans public, ils n’ont pas sorti d’album « live », on peut cependant trouver sur YouTube un certain nombre de vidéos de fans (avec le son téléphone du fan….). Pour ma part, je me suis contenté de vivre leur concert, je n’avais pas filmé.
Commençons donc par le commencement, avec le titre « épique » de leur premier album, qui a le bon goût de l’ouvrir. Dans une version en concert, un peu plus sympa je trouve que la version de l’album, elle laisse un peu mieux s’exprimer les voix féminines. La vidéo est longue, les 2 dernières minutes concernent du blabla : n’ayez pas peur, la musique ne dure que… 14 minutes ! Turn the Sun Off.
Je vous propose de poursuivre avec le clip officiel d’un autre titre du même album, qui nous donne à voir un Aor dans sa prime jeunesse : Anthem of Valour.
Je m’arrête là sur Turn the Sun off et je passe à The Legacy of Atlantis, le deuxième album, sorti en 2018. En commençant, là aussi, par la chanson titre, The Legacy of Atlantis, à travers son clip officiel. Point intéressant : ce clip a été financé par les fans à travers une campagne de financement participatif, comme en pratique beaucoup de choses concernant ce groupe. C’est à travers lui que j’ai découvert le groupe. Tempo relativement lent, voix lyriques, mélodies puissantes… tout y est, dans un morceau assez court, il ne dure que 7 minutes.
La chaîne du groupe propose un montage vidéo du titre suivant, The Monastery, dans d’anciens concerts. Il se trouve qu’il est aussi un de mes préférés de cet album. Là aussi, on se pose, des tempos plutôt lents, une harmonie de voix… Je ne crois pas l’avoir déjà dit, Jane est la conceptrice des tenues de scène du groupe.
Retour au cadre très maîtrisé des concerts en ligne avec une ballade de l’album, Love Eternal. Je vous propose cette version plutôt que celle de l’album parce-que je la préfère, tout simplement, elle offre quelques petits éléments qu’on ne trouve pas dans la version de l’album (qui se traduisent par 3 minutes de plus, tout de même).
Sans doute un des derniers concerts du groupe avec Anna avant son départ, filmé par un fan en 2023 en Grande Bretagne, … And I Shall Find My Home est le titre qui clôt cet album. Un peu plus « metal » et moins symphonique que les précédents, j’ai voulu vous sortir un peu des conditions bien maîtrisées des enregistrements professionnels. Le mixage des voix me semble assez correct sur celui-ci (ce n’est pas toujours le cas, j’en ai vu un autre où Anna était sous-mixée, et nous avons eu le même problème au Bateau Lavoir).
Poursuivons avec New World, le 3e album du groupe. Un album riche en clips, peut-être plus professionnel que le précédent, un album sorti toutefois dans les conditions difficiles de l’exil et de la reformation complète du groupe : entre l’enregistrement et les premiers concerts, le batteur et le guitariste sont partis. À la fin de la période il a fallu remplacer le bassiste (c’est dommage, j’adorais Belf sur scène). Tempo plus rapide pour Legend of the Free, histoire de changer un peu.
Sur l’album, cette première chanson est suivie par une autre, qui est tout un programme en soi : The Way is the Aim. On rejoint les philosophies orientales, mais là on les rejoint en sautant sur le refrain ! Je suppose qu’il s’agit d’un enregistrement pro, avec le son de la salle, lors d’un concert au Portugal. Notez tout de même la différence avec Nightwish ou même Epica pour la distance entre le groupe et le public. Concert de 2022.
Je vous propose ensuite un clip officiel d’un titre qui présente lui aussi une vision du monde, assez familière aux lecteurs d’un cycle de fantasy de Robert Jordan, la Roue du Temps (oui, je sais, c’est aussi une série sur la plate-forme de streaming d’Amazon). À moins qu’il ne soit tiré de la cosmologie bouddhiste, cette idée qui présente l’Histoire comme une roue qui roulerait sur ceux qui pensent la faire et la contrôler : The Wheel.
Pour le titre suivant, qui termine l’album, j’ai un gros problème… La piste est longue, très longue, très, très longue – 18 minutes. Si vous avez détesté Turn the Sun Off ou Legacy of Atlantis, je pense que vous pouvez la zapper. Dans le cas contraire, prenez vous le temps qu’il faut : vu la durée du morceau, ils ont pris le temps de bien le poser. Le tempo est assez lent, les ponts musicaux fréquents avec des soli de guitare ou d’autres instruments moins habituels dans le monde du metal. À mon avis, on touche à l’essence du metal symphonique ici. Je vous ai dit que ce titre me pose un problème : quand j’arrive au bout, j’ai invariablement envie d’y retourner, quand je l’écoute il faut que j’aie 40 minutes devant moi ! Call of the Towers, avec orchestre et chœurs.
Pour terminer avec Imperial Age, voici le dernier single qu’ils ont sorti, c’est tout récent, c’était le 27 septembre : Gnosis. Aor et Jane sont seuls aux commandes, ils ont retrouvé batteur, guitariste et bassiste en internationalisant largement le groupe. Et ils ont sorti le titre le plus « heavy » de leur carrière. Est-ce que c’est la direction que prendra le futur album ? On verra ça quand il sera sorti ! J’ai trouvé une version en concert, mais le son est vraiment mauvais, je vous propose donc la version studio. Le chant saturé est celui de… Jane.
J’avais dit « terminer »…? Mince, j’ai oublié un EP qu’ils ont sorti entre Turn the Sun Off et The Legacy of Atlantis… sur cet EP, on trouve des réenregistrements de quelques titres précédents, une reprise de To Mega Therion dont la légende raconte que Christopher Johnsson l’aurait adoré, mais aussi ce titre qui est très symphonique, et qui me semble bien mieux correspondre à un titre d’adieu que Gnosis : Aryavarta.

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