Vous en avez assez du metal symphonique, du death, du heavy ? Ca tombe plutôt bien, je vous propose aujourd’hui un groupe de metal folk. Cékoidon ? D’abord, c’est avant tout du métal, attendez-vous à entendre de la batterie, de la saturation, des riffs de guitare énervés et une grosse basse. Mais qui dit folk dit aussi : instruments plus traditionnels, la musique folk est une musique avec des accents plutôt traditionnels, je ne vois pas pourquoi le metal folk devrait y échapper. Et avec Eluveitie, on est servis !
Comme son nom l’indique, Eluveitie est un groupe suisse. Au passage, le nom se lit comme : « helvète », qui est le nom moderne des tribus celte ayant vécu sur le territoire actuel de la Suisse. Et aussi le nom tout à fait moderne de la confédération. Ce nom n’a pas été choisi par hasard : Chrigel Glanzmann, qui a fondé le groupe, est un passionné de l’Histoire de son pays, il a fondé le groupe dans l’idée de mettre un peu de metal dans le monde celtique. Ou l’inverse, difficile à dire. Il est allé piocher ce nom sur une inscription en étrusque trouvée à Mantoue, en Italie, en supposant qu’elle désignait un celte originaire de la région suisse actuelle. Il est aussi allé exhumer les rares inscriptions qui nous sont parvenues en langue gauloise (il en existe quelques-unes) pour rédiger des chansons dans cette langue.
Niveau instruments, j’ai mentionné les classiques du métal. Pour le reste, Chrigel est lui-même multi-instrumentiste, citer tout ce qu’il joue serait fastidieux. Le groupe compte 8 membres et fait intervenir sur ses morceaux une vielle à roue, un violon, une cornemuse, une harpe… La cornemuse, on l’avait vue chez Nightwish, avec la flûte irlandaise qui n’est pas banale non plus, mais la vielle à roue, c’est une nouveauté. Et c’est un instrument qui est loin d’être anecdotique, le groupe a relancé l’intérêt pour cet instrument, j’y reviendrai.
Le chant chez Eluveitie est partagé : Chrigel s’occupe des parties masculines, il chante en général en voix saturée. S’il y a des parties masculines, il y a bien évidemment des parties féminines. Le groupe a connu plusieurs chanteuses, mais deux d’entre elles sortent du lot : Anna Murphy, qui a assuré la vielle à roue et le chant entre 2006 et 2016, et Fabienne Erni qui l’a remplacée au chant depuis. Pour la petite histoire, Anna venait de commencer à jouer de la vielle quand elle a rejoint le groupe. Il me semble que Michalina Malisz, qui l’a remplacée à cet instrument quand elle est partie, a appris… en écoutant et en imitant Anna. La boucle était bouclée. Quant à Fabienne, elle s’est mise sérieusement à la harpe celtique après avoir rejoint le groupe.
Anna a quitté le groupe avec une partie des musiciens et a fondé son propre groupe : Cellar Darling.
De mon côté, ce groupe est une découverte assez récente, si je me souviens bien j’ai commencé à les écouter après avoir regardé une vidéo en collaboration entre une chaîne d’Histoire et une chaîne de metal, les passerelles entre les deux mondes sont beaucoup plus fréquentes qu’on ne le croit. Les liens vers les vidéos en question sont ici, c’est assez long mais passionnant !
… et en musique ?
Je ne sais pas si je pourrai être très bavard sur l’introduction de chaque chanson, comme je l’ai dit plus haut ce groupe, bien que relativement ancien, est une découverte assez récente pour moi. Je vous propose de commencer par un grand classique du groupe, qu’ils ont chanté à l’origine en anglais mais qu’ils ont adapté dans un bon paquet de langues. Je vous propose donc ici une prise en concert de la version en français de The Call of the Mountains, avec Anna au chant. La personne qui a filmé était assez loin, mais on voit bien que la guitare de Chrigel (le type avec un bonnet sur la tête) n’est pas vraiment une strat !
Un autre classique du groupe, encore dans un enregistrement par un fan, sur un concert plus récent avec Fabienne au chant. Chant cette fois-ci en langue gauloise : Epona, chanson hommage à la déesse mère et reine des chevaux.
Un autre classique du groupe, toujours sur le sujet d’Epona, dont je vous propose le clip officiel : A Rose for Epona. Cette fois-ci la chanson est en anglais, le côté folk est particulièrement présent ici.
Je ne pouvais pas décemment parler d’Eluveitie sans évoquer une chanson tirée d’un air folk breton, remis à l’honneur dans les années 1970 par Alan Stivell – le Boss en parle dans son inventaire à la Prévert numéro 184, si la reprise originale vous intéresse – et surtout repris avec un énorme succès à la fin des années 90 en France par Manau. Chez Eluveitie, la chanson s’appelle Inis Mona, et ils l’ont reprise en concert avec… Manau, qui ici remplace Chrigel au chant – je ne crois pas qu’ils en aient fait une version avec Alan Stivell. Notez que pour une fois, si on voit des drapeaux bretons dans le public (ce qui est évidemment le cas), ils ont toute leur place !
Still un peu plus « folk / death » pour le titre suivant, beaucoup plus récent – il date de 2019 : Ategnatos. Les interventions de Fabienne se limitent à un peu d’accompagnement, mais pour qui n’est pas allergique aux vocaux death, la chanson est agréable et les images du clip sont superbes !
Un titre plus militant, moins death, qui ressort assez souvent dans mes playlists aléatoires : Exile of the Gods. Clip officiel, avec Fabienne au chant, un titre qui sonne pour le coup très folk.
Duo death / folk pour le titre suivant, avec Fabienne en chant clair / accompagnement plutôt acoustique quand Chrigel chante sur un accompagnement typiquement death. Rebirth, un titre que je trouve intéressant aussi pour la technique vocale déployée par Fabienne.
Vous le savez, je suis français. En tant que tel, il est une bataille qui fait une tache sur l’honneur national, à tel point qu’on ne sait pas exactement où elle a eu lieu (du coup, vous savez que je ne parle pas d’Austerlitz, de Trafalgar ou d’Azincourt), celle qui a vu la victoire finale de César sur les troupes de Vercingétorix. Alésia. Je ne crois pas qu’ils aient fait une chanson au sujet de Gergovie, ce qui me semble regrettable.
Autre titre classique du groupe : Thousandfold. Titre plutôt ancien, mais j’en ai trouvé une version relativement récente, chantée par Fabienne.

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