J’ai eu assez peu de retour sur cette série, qui approche de sa fin. Je ne sais donc pas si les personnes qui me lisent apprécient ces styles parfois un peu « extrêmes » ou non. Ce n’est pas trop grave, j’en profite pour réviser un peu mes classiques aussi. Et en fait de classique, Aephenemer ne l’est pas vraiment.
Première différence avec les groupes dont j’ai parlé : ils sont français, originaires des environs de Toulouse. Ils sont 4, il y a deux hommes (à la guitare lead et à la batterie) et deux femmes (à la guitare rythmique / chant et à la basse). Quant au style, il s’agit d’un Death metal mélodique pur, dans la droite lignée de Children of Bodom – si vous ne connaissiez pas le groupe, je vous en ai proposé une reprise à la fin de mon article sur Mélissa Bonny, si le style vous plaît ou ne vous déplaît pas trop, Aephanemer devait vous plaire. Si ça vous semble inécoutable, je vous propose de vous arrêter là, la suite a peu de chance de vous plaire.
Je n’ai malheureusement pas énormément de choses à dire sur le groupe. Je les ai découvert à l’origine par leurs clips sur YouTube, et ils se sont peut-être glissés dans mes listes de lecture sur mon appli de streaming avant que je ne les y cherche activement. Leur audience est plutôt restreinte, je pense que leurs concerts sont largement à taille humaine. Ils ont l’air très sympa dans leurs échanges avec leur public, j’aime beaucoup le mélange entre le jeu de guitare très mélodique de Martin et les vocaux death de Marion, si je devais émettre un petit regret, ça serait que son chant n’est pas très compréhensible, même quand elle chante en français – si vous vous dites que c’est de toute façon le cas avec un chant saturé, filez réécouter attentivement , d’Eluveitie, j’arrive à saisir un peu les paroles de Chrigel.
Un point qui n’est pas forcément un détail : tout comme chez Imperial Age, les chansons sont agrémentées de nappes de synthé, sans qu’il n’y ait de musicien attitré au clavier (chez Imperial Age, à l’origine c’était Jane, mais elle a eu une promotion depuis). En concert, je suppose que cette partie est ajoutée au mix, ce qui doit enlever une partie de la spontanéité du live…
Le groupe a été fondé en 2014, ils ont eu 3 bassistes mais n’ont pas varié sur les autres musiciens. Ils sont depuis 2019 signés chez Napalm Records, ce qui ne devrait pas surprendre grand-monde. Ils sont, avec Blackbriar ou Imperial Age, un de mes coups de cœur récents.
… et en musique ?
Là, je suis un peu embêté, je pense que je pourrais difficilement vous présenter chaque chanson indépendamment : je ne trouve pas vraiment qu’il y en a l’une ou l’autre qui sort du lot, je les trouve à peu près toutes excellentes !
La première me rappelle un peu des anciens titres de Rage of Light, en mode « trance / death », des synthés assez présents, des rythmes de batterie rapides : Bloodlines.
Le titre suivant est excellent avec sa sonorité « album », mais je préfère vous présenter un extrait de leur représentation au Hellfest de 2023, où ils ont eu un créneau pour animer la scène de l’Altar. Ils ont ouvert leur concert avec Prokopton, que je vous propose donc via un enregistrement par téléphone depuis le public. Il s’agit de la chanson titre de leur 2e album, sorti début 2019 et ressorti à la fin de l’année quand ils sont passés chez Napalm Records.
Petit tour vers le premier album du groupe avec un titre que j’aime bien, Memento Mori. Un début plutôt agressif, un pont bien tranquille, une compo bien sympathique, il me semble que dans un magazine que j’avais acheté il y a longtemps parlant de Metallica, ils qualifiaient ce type de composition de titre « à tiroirs ». On y est bien. Petit passage en chant clair aussi en plein milieu, où on voit que Marion maîtrise bien ses transitions ! Dernier point sur cette vidéo spécifique : elle a été tournée alors que le groupe avait encore un bassiste.
Autre titre « à tiroirs » datant plus ou moins de cette même époque – je devrais arrêter de les qualifier de cette manière, de toute façon, Aephanemer ne sort pas de titre courts, c’est vite vu ! Unstoppable, qui existe en version clip, mais que je vous propose ici en concert, une nouvelle fois filmé depuis le public donc avec un son pas vraiment optimum… rassurez-vous, si le mix commence très mal avec la voix il s’arrange vite. Si vous préférez le mix studio, le groupe a publié un clip de cette même chanson.
Un titre mis en image par un fan (je suppose), avec les paroles en sous-titre. Ça semble bucolique, mais le film utilisé comme illustration ne l’est pas vraiment : éloignez les enfants si vous le regardez ! Roots and Leaves. Les images sont apparemment tirées du film Apocalypto.
Ceci étant, le groupe n’hésite pas à aller lui-même tourner des clips dans les forêts, en témoigne celui-ci, pour le titre The Sovereign. Je ne sais pas trop comment sonne une guitare électrique au-dessus d’une rivière, mais ça semble assez bien fonctionner. Petit délire avec une question posée par un commentateur, et la réponse du groupe que je vous laisse découvrir.
Un autre titre un poil long, pour lequel n’existe pas de clip donc je suis obligé de vous en proposer une version en concert, avec le son qui va bien… Enfin, ça, c’est pour ne pas vous mettre bêtement la piste de l’album : If I should die, filmé en avril 2023.
Bon, c’est bien beau, tout ça, mais en fait le titre qui m’a fait découvrir ce groupe, c’est celui-ci, Panta Rhei, que je me vois dans l’obligation de vous faire écouter via son titre officiel. Avec, là aussi, des petits passages de Marion en voix claire, une musique rapide et technique, et des images superbes. Que demander de plus ?
Encore un titre en live, filmé dans un festival en 2022, tiré du dernier album, l’on entend Marion mélanger joyeusement son chant guttural habituel et une voix de tête très inhabituelle chez elle. Intéressant solo de guitare, aussi : Antigone.
En guise d’avant-dernier morceau je vous propose une autre mise en image de fan, cette fois-ci le titre est Snowblind, avec des rythmiques et un style typiquement death malgré, là aussi, des petits passages en voix claire vers la fin. Un riff très entraînant, je décline toute responsabilité si vous avez envie de faire tourner votre tête en l’écoutant – attention à la luxation des cervicales, le headbanging, ça ne s’invente pas !
Pour conclure sur ce groupe, je me sens obligé de vous faire écouter un titre en français – il existe en version anglaise sur l’album, mais ils en ont sorti une version française sur YouTube. Hommage à un épisode fameux de l’histoire maritime… ou à un tableau tout aussi fameux exposé au Louvre : le Radeau de la Méduse. Dans une version avec les sous-titres, vous n’aurez donc pas d’excuse pour dire que vous ne comprenez pas !

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