Morbleu, que ce titre est mal embouché ! Je ne veux pas poser une question à toutes les enseignantes, juste à un très petit nombre d’entre elles, dont je sais de source sûre qu’elles existent, même aujourd’hui, même dans nos écoles et universités. Quand je parle de « source sûre », ce n’est pas une figure de style, même si je me suis laissé dire de source indirecte qu’un certain nombre d’entre elles, plutôt portées sur les lettres, sont sensibles à ces petits artifices littéraires. Non, je qualifie de source sûre un renseignement obtenu de première main. Ou, à la limite, de seconde main, mais pas plus : je veux bien parler à la femme qui a vu l’ours et à l’homme qui a vu cette femme, mais au-delà l’information devient rumeur, la rumeur devient légende urbaine, puis si elle est heureuse elle devient légende tout court, dans le cas contraire elle tombe dans les oubliettes de l’Histoire – je voulais écrire « poubelle » mais mon téléphone, garanti sans IA sur ce point, m’a proposé ce mot qui sied bien à mon propos.
Pourquoi interroger les enseignantes et pas les enseignants ? Loin de moi l’idée de pratiquer la moindre discrimination, mais la nature de ma question impose de ne la poser qu’aux femmes. Permettez que j’élargisse un peu loin périmètre d’interrogation : les professeurs nées homme et se sentant assez « femme » pour se vêtir publiquement et professionnellement en conséquence entrent dans mon public visé. Je suppose que ces personnes seront largement minoritaires dans mon lectorat, surtout si j’exclus les éventuels « intervenants en inclusivité » vêtus en drag queens qui, eux, ne m’intéressent pas ici : leur tenue est outrancière par définition, leur choix est respectable mais n’entre pas dans le champ de mon interrogation.
Donc, ma question. Je la pose aux enseignantes qui portent des bas. Je l’ai dit en préambule, je sais qu’elles existent. Je vous demande, gentes dames, de bien vouloir m’accorder une dernière licence avant d’en venir aux faits : j’aimerais me limiter à celles qui enseignent au lycée ou après, si vous êtes dans mon groupe cible mais enseignez dans une petite classe, je veux vous assurer de mon infini respect et aimerais vous encourager à ne rien changer à votre habillement, peut-être habiterez-vous plus tard l’inconscient de quelques-unes des têtes blondes dont vous avez la charge de la plus délicieuse des manières.
Mesdames, vous qui enseignez dans des classes supérieures, vous qui portez des bas, pensez-vous que vous élèves ont conscience de ce qu’ils ont sous les yeux, quand ils vous voient virevolter devant eux ?
La raison pour laquelle je me pose cette question : j’ai vu récemment une personne qui montrait ses bas sur Facebook, une dame, enseignante dans une université. Un des commentateurs disait qu’avec une telle prof il eût été beaucoup plus assidu en cours. Alors, j’ai réfléchi. Et j’ai réalisé que j’ai eu, dans ma prime jeunesse, une prof dont je pense aujourd’hui qu’elle pouvait tout à fait porter des bas. Sauf qu’à l’époque, j’avais entre 18 et 20 ans, et si je savais que les bas m’intéressaient je ne connaissais du sujet que ce que j’avais pu en voir à la télé, c’est à dire pas grand-chose (on n’avait pas Canal+ à la maison, et quand bien même l’émission du samedi soir ne m’aurait sans doute pas enseigné grand-chose). Cette prof aurait pu porter de la plus belle des manières une paire de Carnation que je n’y aurais rien vu, je pense que je me serais dit qu’elle était « classe », voire « charmante±», et c’est effectivement ce que nous nous disions tous – après tout, elle venait systématiquement en cours en tailleur jupe court -, mais reconnaître un bas FF, c’était à l’époque tout à fait hors de mes compétences.

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