Chemin de soie

Il ne vous aura pas échappé que nous venons de passer le 6 décembre. Et le 6 décembre, c’est un jour important pour un alsacien qui prépare Noël, vu que c’est un jour où il y a un petit avant goût de Noël. Le 6 décembre, c’est le jour du passage de Saint Nicolas.

Dans ma jeunesse, dans les années 80, quand j’étais à l’école primaire, il venait nous rendre visite à l’école. Nous descendions tous dans la cour où nous l’attendions, il venait avec son âne, sa crosse, sa longue barbe blanche et sa houppelande rouge, et nous distribuait un petit cadeau : de mémoire nous recevions un pain d’épice ce jour-là, l’autre cadeau de la période que nous recevions de l’école consistait en une tablette de chocolat, 2 oranges et des papillotes, le tout emballé par les CM2. Le fait que le Saint Nicolas qui venait nous voir était le fils du maire de notre petite ville ne nous a jamais effleuré l’esprit, à l’époque.

Autre tradition classique de ce jour : le Manele (pluriel : Mänele), bien connu de toute personne qui vient du Nord-Est de la France. Il s’agit d’une brioche en forme de petit bonhomme, qui attend les enfants de tous âge pour leur petit déjeuner ce matin-là (et uniquement ce matin là). En regardant dans mes archives, j’ai vu que j’en ai préparé quelques-uns, j’ai des photos depuis 2013 mais avec des trous, et chaque année depuis 2017. 2024 ne fait pas exception à la règle. En général je suivais la recette donnée dans un livre parlant du Noël alsacien, mais je crois que j’ai dernièrement rangé ce livre quelque part et je me trouve incapable de le retrouver… je me suis rabattu sur une autre recette, trouvée ailleurs. De toute façon ça n’a rien de bien compliqué, il s’agit simplement d’une sorte de brioche.

La recette de l’année, donnée pour 4 personnes mais au vu de la quantité de farine elle conviendra pour réaliser environ 8 Mänele – pour ma part j’en ai fait 7, est tirée du livre « Mes gâteaux tradi’ » de Véronique Brobecker – Laemmel, aux éditions Baobab. Les Mänele y sont nommés Manalas, mais c’est bien la même spécialité, je pense que cette dame a un problème d’accent. Place à la recette, avec mes compléments en italique !

Ingrédients

• 25 cl / 250g de lait (de mon côté je pèse systématiquement les liquides)
• 1 œuf
• 10g de sel (je zappe, je mets du beurre 1/2 sel)
• 80g de beurre ramolli
• 500g de farine
• 30g de levure fraîche (ou un sachet de levure sèche réhydratée avec un peu de lait tiède pesé ci-dessus)
• Sucre glace pour le glaçage (j’ai zappé… mais il était tard)
• des pépites de chocolat ou des raisins secs pour faire la décoration

Préparation

1. Mélanger, avec un robot pâtissier, tous les ingrédients dans l’ordre indiqué.
   De mon côté, je mets toujours d’abord la farine, et le reste dessus. J’ai utilisé la feuille, je pense que ça se fait bien au crochet, comme c’est une pâte levée, mais c’est un ustensile que j’utilise très peu… Pendant les années sans robot j’ai fait moult pâte à brioches à la main, ça se fait bien mais ça demande un peu d’huile de coude !
2. Une fois que la pâte se décolle à peu près de la paroi, la disposer dans un saladier, recouverte d’un linge, et la laisser pousser. Elle doit doubler de volume.
   Parfois, la pâte est trop liquide et il faut ajouter un peu de farine. Ça dépend de la qualité de votre farine. Allez-y doucement.
   Pour pousser, selon les conditions, ça peut prendre entre 30 minutes et beaucoup plus longtemps si votre lait était un peu trop chaud ou trop froid, attention avec la levure ! Chez moi, j’ai laissé 2h.
3. Prendre les morceaux de pâte et découper à l’aide d’un emporte-pièces en forme de bonhomme.
   Là, il manque des infos… je pense que si vous voulez utiliser des emporte-pièces il est nécessaire d’aplatir un peu la pâte avant. De mon côté, je sépare ma pâte en autant de boules que je veux faire de bonhommes, je fais des sortes de boudins, je mets un coup de ciseaux en bas pour faire les jambes, et un coup de chaque côté pour faire les bras et j’essaie de façonner un peu la partie « cou » pour que le résultat final ne ressemble pas trop à un poisson – ça, c’est ma belle-mère qui le dit, mais je pense que c’est pour me vexer. Cette année ma fille s’est occupé de les former un peu, elle s’en est assez bien sortie.
4. Déposer les formes ainsi obtenues sur une plaque à four recouverte de papier sulfurisé. Recouvrir le tout d’un tissu et laisser à nouveau pousser.
   La recette parle de 30 minutes. Une fois encore, on parle d’une pâte levée : à moins que vous n’ayez un CAP pâtisserie, ce n’est pas vraiment une science exacte, ça dépendra de la température de votre cuisine. Une chose est sûre : éviter les courants d’air !
5. Ajouter le décor : 2 yeux, une bouche, des boutons de chemise…
6. Préchauffer le four à 160°C (th. 5-6) et enfourner pour 20 minutes.
   Cas particulier des fours à gaz qui ne chauffent que par le bas : commencez th. 6, puis en cours de cuisson baissez à 5, puis à 4. Enfin, ça, c’est ce que je fais chez moi, mais après tout, vous connaissez votre four mieux que moi.
   Avec un four à chaleur tournante, il n’y a aucune challenge, ce n’est pas drôle.
7. En les sortant du four, badigeonnez les Mänele de sucre glace mélangé à un tout petit peu d’eau.
   Cette étape est optionnelle. D’ailleurs, je l’ai zappée, mais il était tard quand je les ai sortis du four et mon n°2 dormait dans la pièce à côté. Ceci dit, c’est bon aussi quand, au-lieu de l’eau, on délaye le sucre glace dans un peu de jus de citron… j’essaierai peut-être l’année prochaine !