Les objections – 20 – où il est question de goûts et de couleurs

Une photo NylonPur en noir et blanc

« j’ai essayé, j’aime pas ! »

Je vais ici me limiter à cette seule citation, qui d’une certaine manière dit tout. Cette citation, à mon grand regret, je la connais trop bien, c’est ce que dira toute femme qui, effectivement, en a porté une fois, pour faire plaisir à quelqu’un. Mais c’était un boulot, une corvée, certainement pas un plaisir ou une envie personnelle. Est-ce que ça a fait de l’effet à ce quelqu’un ? Peut-être, peut-être pas, à la limite ça ne compte pas, l’essai a été fait à reculons et a peu de chance d’être refait. Sauf situation très exceptionnelle, et alors ça ne sera pas plus agréable que la première fois.

Je vais tenter un parallèle : un jour, dans un restaurant, je prends une tarte tatin. Les pommes sont marronnasses et molles, la pâte est une bouillie, elle vient chaude et avec sa cuillère de crème fraîche épaisse réglementaire mais clairement, le compte n’y est pas. C’était ma première, je pourrai le dire : « j’ai essayé, j’aime pas ». Pourtant, c’est un dessert populaire, pourquoi n’ai-je pas aimé…? Peut-être que dans un autre restaurant, je pourrai en goûter une qui aura été respectée : pommes bien caramélisées, brillantes, pâte feuilletée, encore croustillante, tiède d’être juste sortie du four, finalement, le seul point commun qu’elle aura avec l’autre, c’est la crème fraîche et l’explosion de l’indice glycémique. Mais on pourra dire de la deuxième que c’est un des meilleurs desserts du monde. Avec les deux autres desserts qui sont aussi simples que faciles à rater dans les restos : la mousse au chocolat et le tiramisu. Je me rends compte que je veux éviter la politique et que je viens de retomber dedans, heureusement que je n’ai pas parlé de pains au chocolat ou d’escargots !

Les bas, c’est un peu comme la tarte tatin : on peut tout à fait ne pas apprécier un couple bas / porte-jarretelles. Il y a alors deux comportements possibles : le premier, c’est de tout mettre dans un placard ou à la poubelle et de se dire : « ces trucs là, c’est pourri, c’est pas pour moi ! ». L’autre est de se demander ce qui n’allait pas, et de se dire que ce problème n’est peut-être pas une fatalité, et qu’il peut trouver une solution. Si dans les années 50 95% des femmes occidentales en portaient, c’est que ce n’était pas si affreux que ça, si ? On m’objectera que la vitesse à laquelle ils ont disparu n’est pas de bon augure, c’est oublier que les bas sont parfaits avec certaines tenues, et beaucoup moins adaptés pour d’autres : portez-les avec une jupe ou une robe qui arrivent sous les genoux, ça sera impeccable et personne ne soupçonnera qu’ils sont là. Avec une mini-jupe ou un pantalon à pattes d’eph, ça ne va évidemment pas. En gros, la mode des années 70 s’est faite en opposition au port des bas, voire en réaction à leur usage généralisé1. Et puis, il fallait bien que les fabricants de bas et collants rentabilisent leurs nouveaux métiers circulaires !

Tout ça pour dire : l’inconfort n’est pas une fatalité, tel bas qui ne va pas avec ce porte-jarretelles sera parfait avec celui-là, tel porte-jarretelles par contre sera mauvais quoi qu’il arrive. Pour le réaliser, il faut essayer avec une envie d’en porter et une réelle curiosité pour l’objet, et pour le monde de séduction et de féminité un peu vintage qu’il représente. Si on essaie à reculons et/ou sans avoir cette curiosité, à la limite, ce n’est même pas la peine d’essayer, on n’arrivera pas à identifier les problèmes, donc on ne pourra pas chercher à les régler. Ceci dit, croyez-en mon expérience, quand on a passé les premiers jours où on découvre, c’est beaucoup de plaisir. Mais attention : une fois qu’on a pris l’habitude, on n’a pas forcément envie de revenir en arrière !

Photo d'illustration : NylonPur, bien sûr. Elle n'a pas vraiment de rapport avec le contenu de l'article, mais je vois assez mal comment je pourrais illustrer correctement un tel sujet. Comme je la trouve magnifique, je la réutilise ici.
Autre côté amusant : elle me permettra peut-être de titiller l'algorithme de détection de Facebook (et tant pis si je récolte un blâme), je l'avais utilisée pour illustrer un article dont j'avais partagé un lien là-bas, et la brève où je mentionnais l'article a été censurée, paraît-il pour "spam"...
  1. il s’agit d’une hypothèse bien sûr, si j’ai vu les années 70, j’y étais plus intéressé par mon biberon que ce qui se passait sur les jambes des femmes ! ↩︎


6 réponses à « Les objections – 20 – où il est question de goûts et de couleurs »

  1. J’ai imaginé une minijupe avec des bas et je pense que je vais en faire des cauchemars, brrr.
    C’est quoi une photo Nylonpur? C’est la photo sur un paquet de bas? (Pardonnez mon inculture)

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    1. Ce n’est pas un problème d’inculture, plutôt un problème de descriptions déficientes des anciennes photos sur mon site 😊
      NylonPur est le pseudonyme d’un photographe qui m’a autorisé à utiliser ses photos pour illustrer mes articles. Le même photographe avait, au début des années 2000, créé un site internet qui parlait de bas… j’ai envie de dire, « sur un autre ton » : c’était le premier site internet que j’avais visité qui évoquait les bas sans les associer directement à la pornographie. Ce site m’avait beaucoup marqué, j’en ai repris certains articles au printemps dernier et j’en reprendrai d’autres bientôt.
      Concernant cette photo ci… c’est pire que ce que vous imaginez, j’en ai peur : la modèle ne porte pas de mini-jupe, elle est directement en sous vêtements. Cette photo est à mon humble avis érotique, mais n’a rien de pornographique ni de vulgaire.

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    2. Votre commentaire me montre juste qu’il y a vraiment beaucoup de travail pour donner une description complète d’une image. Sans vouloir divulgâcher, je parlerai demain d’une boutique dont j’ai essayé de décrire le logo… j’espère que ça sera à peu près ressemblant !

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    3. Merci beaucoup pour l’explication! Je voyais souvent l’étiquette Nylonpur et je croyais que c’était une marque ou un type particulier de bas hahaha. Tout s’éclaire d’un coup! Elle est superbe votre explication (je sais pas si vous avez déjà publié des articles là-dessus mais ça serait chouette à lire).
      Et du coup je comprends mieux pourquoi vous risquez un strike sur Facebook. Il y aurait pas moyen de contourner le robot en publiant un extrait du texte avec un lien vers le blog et non l’article?

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      1. Sur Facebook, je poste généralement un petit texte d’introduction, puis je mets un lien vers l’article. Ce lien est souvent (mais pas toujours, je n’ai pas vraiment compris pourquoi…) décoré par Facebook avec l’image mise en avant dans l’article. Ici, ça sera donc cette photo, qui a été censurée une fois. Par curiosité, je voulais voir si elle le sera une deuxième fois, la logique de Facebook étant parfois un peu floue.
        Pour l’instant, il y est toujours 🙂

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      2. Logique ? Facebook ? C’est une très bonne question pour Mr Spock ^^, qui répondrait sûrement avec son fameux « Illogical, Captain… »

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