Suite à la lecture d’un livre, je suis tombé sur un petit fascicule qui date de 1899, rédigé et illustré par Henry Boutet, artiste français de cette époque qui s’est spécialisé dans les années 1890 dans le dessin de femmes dans leur intimité. Je vais vous proposer dans les semaines qui viennent, avant le retour des articles NylonPur, quelques passages de cet ouvrage.
L’auteur des textes et des gravures est Henry Boutet. Je ne vais pas vous proposer l’ouvrage complet, juste quelques extraits choisis parce-qu’ils correspondent à mon propos. Enfin, celui du jour correspond plutôt à un passage de transition, mais qu’importe, je trouve l’illustration très mignonne donc je le partage avec vous.

La Boucle d’oreille
Madame, ce soir, décida, pour une fois, de se coucher à l’heure où se couchent les poules et de passer une nuit de petite pensionnaire sous la blancheur des rideaux de cretonne. Au lit, il lui vint des idées de vertu, de vie paisible, à la campagne, entre une vieille bonne et des animaux domestiques ! Elle lut un peu, avant de s’endormir, de bons livres de paix reposante, et se complut dans la peinture de passions bourgeoises qui donnaient à son âme des sensations douces.
Cependant, le matin, elle s’éveilla très agitée, très troublée ; son oreiller était à terre et ses draps avaient des remous de vagues en délire. Elle bâilla, arrangea ses cheveux défaits ; mais, ô terreur ! à son oreille manquait un solitaire ! Alors elle bouleversa tout, le traversin, le couvre-pied, chercha dans les plis des draps, regarda à terre, où, enfin, elle vit, sous le lit, dans son cercle d’or, le diamant qui brillait comme un phare ! Cette évocation de la vie bourgeoise lui sembla être la cause de son agitation. « Oui, dit-elle, c’est bien ça, la vie que je mène vaut mieux ; les passions y sont moins fortes. J’aurai rêvé du Maître de forges ! »

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