J’ai testé – une robe corolle

À la maison je suis assez rarement seul : mon épouse n’est actuellement pas en emploi, il arrive que les enfants ne soient pas à l’école – souvent pour l’obscure raison qu’ils seraient encore en vacances – et surtout, même quand femme et enfants ne sont pas là, nous hébergeons mes beaux-parents pendant une bonne partie de l’année. Ils ne sont pas pénibles ou intrusifs, ils me laissent largement tranquille — la barrière linguistique aide peut-être un peu —, mais il y a certaines choses que j’aime faire de temps en temps, que je ne peut pas faire en leur présence. L’activité citée en titre de cet article est une de ces choses.

Il se trouve que, quelque part autour de l’équinoxe d’automne, mon épouse a emmené ses parents dans un voyage de quelques jours, me laissant gérer seul les enfants. C’est quelque chose qui ne me dérange pas, j’ai sur eux une autorité toute paternelle qui fait que, globalement, ils sont à peu près obéissants.  Gérer la maison, les repas, la lessive ne me posent aucun problème. Mais ce n’est pas le sujet dont je veux parler ici, il se trouve que pendant l’absence de mon épouse et de ses parents, j’ai passé quelques jours en télétravail. Et j’ai profité de ces jours, seul à la maison, pour refaire une chose dont j’étais coutumier il y a bien, bien longtemps : emprunter et porter des vêtements de mon épouse. Ce jour-là, après quelques hésitations, mon choix s’est porté sur une robe corolle que j’avais achetée pour elle. J’ai bien essayé une jupe basique, mais j’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose… Bien sûr, je lui avais acheté un jupon avec cette robe. Bien sûr, elle n’aime pas le porter : trop encombrant, selon elle. Mais en ce qui me concerne, il n’était pas envisageable de porter la robe sans le jupon, il fallait que je teste ! Avec un bémol toutefois : mon épouse et moi n’avons pas tout à fait le même gabarit, si je peux avec beaucoup de plaisir lui emprunter un serre-taille, c’est un peu plus compliqué pour ses robes, je ne peux pas en fermer le haut… tant pis.

Me voilà donc avec une robe corolle, dos nu par la force des choses dans la mesure où elle se ferme par l’arrière. Elle n’est pas tout à fait prévue pour être portée comme ça, les bretelles ont tendance à tomber, ce n’est pas bien grave. J’ai essayé de porter un pull, un des miens, le genre de pull qui va très bien avec un jean. C’était profondément laid, ça aurait été beaucoup mieux avec un gilet, par exemple un gilet en fine laine blanche, je n’ai malheureusement pas ça, et c’est le genre de choses où notre différence de gabarit se fait bien sentir. Tant pis, je suis resté bras nus. Pour les jambes, mes bas jarretière, je ne portais donc pas de porte-jarretelles ou de serre-taille ce jour-là. Juste la robe, son jupon et des bas. Pour quel verdict ?

En peu de mots : j’adore. C’est sûr que d’un point de vue esthétique, on n’y est pas : le fait que la robe est un peu trop petite pour moi me donne un côté assez ridicule quand je la porte, la ceinture se trouve vraiment haut, ce qui me semble un peu bizarre1. Il m’en faudrait une à ma taille mais je ne suis pas prêt à dépenser 70€ pour m’en acheter une, je préfère mettre ces euros dans des dessous que je porterai plus souvent. Mais porter cette robe me procure une émotion très particulière, à de multiples niveaux. Sur le confort : c’est amusant, je porte des bas qui imposent de ne pas mettre de porte-jarretelles, mais le jupon me donne autour de la taille une sensation assez proche. D’une certaine manière, je me sens en terrain connu. J’ai une impression de léger froid aux bras et aux jambes – comme je le disais, la météo n’est pas terrible, mais rien de désagréable. Petit truc amusant : comme le jupon est plutôt bouffant, je découvre aussi la sensation de me déplacer avec une sorte de cercle autour de moi, qui suit mes mouvements. Est-il utile de dire que je n’en ai pas vraiment l’habitude ? Mais ça n’a rien de désagréable, bien au contraire : au cours de la journée je me suis surpris plus d’une fois à tourner, juste pour le plaisir de voir tourner ma robe !

Il y a tout de même un point difficile. Mesdames, je suis à peu près sûr qu’il va vous faire bien rigoler, Messieurs, j’espère qu’il va vous faire réfléchir : aller aux toilettes avec tout cet attirail n’a rien d’évident ! Je porte une robe corolle toute simple, pas une robe avec une crinoline, je n’ose imaginer la difficulté dans ce cas précis ! Je précise qu’à la maison, je fais toujours tout ce que j’ai à faire aux toilettes assis, ça évite les problèmes liés à un excès d’optimisme ou à une visée un peu imparfaite. Mais s’asseoir sur des toilettes en tenant une robe et son jupon pour éviter les accidents n’a rien d’évident. C’est trivial, c’est un peu idiot, mais je crois que cette petite expérience me donne une nouvelle compréhension de difficultés typiquement féminines, auxquelles elles sont confrontées au quotidien jusqu’à dans les actes les plus basiques. En ce qui me concerne, je sais que je remettrai le couvert, vraisemblablement avec en dessous une paire de bas Tentation tenus par le retro swing bien serré de ma femme2… mais si je serai heureux de voir ma femme porter cette tenue, je la laisserai prendre elle-même la décision de la mettre.

Reste aussi à voir ce que ça peut donner avec des chaussures à talons, mais pour ça je dois en trouver à ma taille… je suis curieux aussi d’essayer avec un corset ou une autre pièce de lingerie vraiment gaînante, qui monterait un peu plus haut que mes serre-tailles. Ça donnera peut-être lieu à d’autres articles dans cette série, plus tard…

  1. ceci dit, « vraiment haut » ici signifie : un peu en-dessous de la poitrine, finalement ce n’est peut-être pas si bizarre que ça ! ↩︎
  2. mise à jour : je l’ai effectivement fait… et rien que pour le plaisir de pouvoir chercher la couture de mon bas, la remonter jusqu’à l’œillet, puis trouver la jarretelle un peu plus loin, je suis à peu près sûr que je recommencerai ! ↩︎


5 réponses à « J’ai testé – une robe corolle »

  1. Simple curiosité, ta femme sait que tu portes parfois ses vêtements ?
    Je demande cela car tu profites de son absence pour le faire 😉
    Bonne soirée

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    1. Pour ses vêtements, non — depuis la rédaction de cet article (il date quand-même de septembre dernier, il était temps que je le publie !) j’ai acheté quelques vêtements à moi, j’ai donc arrêté de lui piquer les siens.
      Je ne lui ai pas parlé de ces vêtements non plus, j’ai son accord pour les bas, j’en suis déjà bien content !

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      1. Waouh, il était bien au chaud cet article.
        Tu publies donc en cachette 😉
        Bonne soirée

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      2. Quand je lui avais parlé des bas, je lui ai parlé du site aussi, donc on ne peut pas vraiment dire que je publie en cachette. Qu’y puis-je si elle ne vient pas le lire ?
        Et si elle devait venir voir ce que je raconte ici… en fait, je crois que ça me plairait bien qu’elle le fasse, et qu’elle participe un peu, donc j’assumerai 😉

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      3. Il faut laisser l’ordinateur allumé avec ton blog à l’écran 😉

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