Cet article est très largement inspiré, dans son idée et dans sa construction, d'un autre article, rédigé par une dame, une experte du bas. Cet article original a disparu de la toile à la demande de son autrice, raison pour laquelle je ne la cite pas ici. Je pense néanmoins que ce qui y était dit était utile, j'en ai donc repris plus ou moins le plan pour poursuivre la transmission.
Il y a 60 ans, porter des bas était une évidence pour les femmes : elles avaient toutes vu leurs mères, leurs tantes, leurs sœurs ou leurs cousines y passer et savaient quoi faire pour s’y mettre. Certaines étaient même impatientes de pouvoir mettre leurs premiers bas, signe d’une maturité longtemps attendue, enfin arrivée. Je vais aller un peu plus loin : dans la mesure où elles ne connaissaient rien d’autre, elles n’étaient pas habituées à d’autres sensations. Mais il y a 60 ans, les femmes ont arrêté, dans leur immense majorité, d’en porter. 60 ans, ça représente largement 2 générations. Si je regarde dans ma famille, ma mère, née dans les années 1940, a dû en porter dans sa jeunesse. Certaines de mes tantes, peut-être, mais pas toutes. Mes sœurs, nées plus de 30 ans plus tard, n’en ont jamais vu dans leur enfance (ma mère n’en portait pas dans ma jeunesse), et je ne parle pas de la génération de mes enfants. On peut donc dire qu’en 60 ans, cette culture s’est perdue.
Est-ce que ça veut dire qu’une femme, aujourd’hui, ne pourra plus en porter ? Certainement pas, sinon je n’écrirais pas cet article, ni en fait ce site ! Cependant, s’y mettre aujourd’hui sera peut-être un peu moins simple que juste : « c’est facile, on enfile la longue chaussette, on attache les trucs, on se tord un peu pour le machin de derrière et ça roule ! ». Porter des bas, qui plus est des bas en nylon pur, n’a rien à voir avec le fait de porter un collant et peut provoquer des sensations qui peuvent être un peu déstabilisantes, si on n’en a pas l’habitude. Je ne parle pas bien sûr de porter des bas avec un porte-jarretelles médiocre, croyez-moi, celles qui supportent ces sensations là mériteraient une médaille ! Mais le choix du porte-jarretelles n’est pas l’objet de cet article.
Avis pour les hommes : les étapes que je décris ici doivent permettre à une femme de s'habituer aux sensations du port des bas. Elles peuvent aussi vous permettre de convertir votre chère et tendre. Le maître mot pour vous : patience, écoute et respect.
L’autofixant pour commencer en douceur

Un premier point qui est souvent négligé quand on passe du collant aux bas, c’est que si le premier enferme, les seconds libèrent. Je suis sûr que la chose est rarement présentée de cette manière, et pourtant elle est factuelle. Je parle de la partie haute, bien évidemment. Cette libération entraîne une sensation d’ouverture, voire une sensation de ne rien porter, qui peut être déstabilisante. Je suppose, en tant qu’homme, que ça peut être encore pire avec un porte-jarretelles qui, s’il est placé correctement c’est à dire sous la culotte, aura tendance à l’éloigner un peu du corps. Cette sensation était évoquée par la dame à l’origine de l’article initial, ma femme m’en a aussi parlé quand elle a essayé : il vaut mieux éviter de l’ignorer. Certaines femmes n’auront aucun problème avec elle, pour d’autres ça sera déstabilisant.
Pour s’y habituer tranquillement, les bas autofixants sont parfaits. Ils ont en plus le bon goût d’éviter le porte-jarretelles, qui peut intimider, sembler inconfortable et donner l’impression d’une complexité qu’on veut peut-être éviter à ce stade. On n’apprend pas à courir avant de savoir marcher, dans le contexte de cette métaphore les bas autofixants correspondent à la marche à 4 pattes.
Notez que le collant « effet porte-jarretelles » peut présenter une alternative à ce stade. Je ne l’ai pas testé non plus, cet accessoire ne m’attire pas, mais techniquement, quand un collant normal est l’union d’une paire de bas et d’une culotte, un tel objet est l’union d’une paire de bas et d’un porte-jarretelles, l’ouverture est bien là, et on n’a pas la crainte de sentir une jarretelle se détacher, on a juste celle de filer le collant. Mais celle-ci est plus banale.
Un premier porte-jarretelles
Au XXIe siècle l’usage est de porter des collants. Ceux-ci sont, dans leur immense majorité, tissés avec un mélange de nylon et de Lycra. Le premier leur donne de la solidité, mais il est rigide et non extensible, toute l’élasticité vient du deuxième. Une fois habituée à avoir le haut des cuisses nues, si l’envie de poursuivre l’expérience est présente, il est possible de passer au porte-jarretelles, mais au début, pour les bas, il vaut mieux éviter le nylon, qui donnera des sensations très particulières. Dans un premier temps, il est sage d’associer le porte-jarretelles avec des bas extensibles : la gamme de choix est large, il en existe des plutôt sérieux ou des fantaisie, les prix vont de quelques euros à quelques dizaines d’euros la paire, et les sensations sur la jambe sont proches de celles procurées par le collant, ouverture en près — il faut s’habituer à celles du porte-jarretelles, ce n’est déjà pas mal !

Attention par contre : je le dis et le redis, mais si le choix des bas n’est pas critique à ce stade, celui du porte-jarretelles l’est. Il doit être bien taillé, confortable, conserver la longueur réglée, être muni d’au-moins 6 jarretelles, ne pas tourner… et à l’usage, se faire oublier. N’hésitez pas à consulter mes guides d’achat sur le sujet. Notez que le côté “joli” est complètement subjectif, bien sûr (goûts, couleurs, tout ça…), mais je pense qu’une femme qui aura envie d’en porter un aujourd’hui n’aura pas forcément envie de porter une combinaison-gaine digne d’une personne âgée dans les années 80.
Pour les bas, couture ou non ? On trouve les deux dans le monde des bas extensibles, dans tous les cas la couture sera un motif ajouté, l’avoir ou non ne devrait pas changer grand-chose du côté du confort au porter. J’y vois un intérêt technique : elle permet de s’assurer visuellement que le porte-jarretelles fait bien son travail et ne tourne pas, si la couture était bien droite le matin et est complètement vrillée le soir il convient de changer celui-ci. Inconvénient de la couture : elle n’est pas discrète, et peut signer sans équivoque la présence de bas. En effet — et je précise que je n’ai pas testé ce point donc c’est une hypothèse de ma part —, il me semble assez simple d’assurer la mise en place droite d’un motif de couture sur un collant (à condition de s’assurer à chaque passage aux toilettes que le motif reste droit !). Avec des bas, il est possible que les bas des deux jambes tournent au cours de la journée différemment, à titre personnel je vois ça comme un signe clair.
Dans la métaphore de la marche, le bas extensible correspond à la marche debout. Il permet de s’habituer tranquillement à la sensation des jarretelles, sans être déstabilisée par le contact d’une nouvelle matière.

Le nylon, en RHT
Vous êtes passée aux bas, vous êtes allée jusqu’au porte-jarretelles et vous avez découvert un confort ou des sensations auxquelles vous ne vous attendiez pas ? Le plus gros du chemin est fait, certaines adeptes des bas s’arrêtent là, mais d’une certaine manière c’est dommage : d’autres sensations sont à votre portée, et la marche à franchir n’est pas bien haute : je parle du nylon. En commençant par des bas nylon basiques, plutôt sans couture dans un premier temps. La sensation du nylon est… différente : quand on lui adjoint du Lycra il va vous coller, il suit vos mouvements, vos formes… le nylon est plus rebelle.
Permettez que je fasse usage d’une métaphore : si le bas nylon est le bas extensible sont deux amis, le deuxième est cet ami qui dira toujours oui à ce que vous proposez : «
— Un resto ?
— Ok, lequel ?
— Je sais pas, tu as envie de quoi ?
— Oh, comme tu veux.
— Pizza ?
— Ok. »
Le nylon fait preuve de plus de caractère : «
— Un resto ?
— Ok, lequel ?
— Pizza ?
— Non, plutôt brasserie.
— Ah non, on a mangé dans une brasserie la semaine dernière !
— Ok, coréen alors ?
— Ça marche ! »
Certaines personnes préféreront être suivies, quoi qu’il arrive. D’autres, dont votre serviteur, auront envie d’un peu plus. Concrètement, sur la jambe je trouve que l’extensible ne donne pas vraiment de sensation. Il est là, il tient chaud, il peut être joli, mais… ça ne va pas plus loin, pour tout vous dire j’ai presque tendance à le trouver hypocrite. Le nylon résiste à vos mouvements, il a un petit temps de retard, il glisse sur votre peau, il vous caresse toute la longueur de votre jambe, tant que vous le portez. C’est très sensuel, et vous aurez droit à un rappel à chaque fois que vous bougerez vos jambes.
Cette sensation a un prix : comme le nylon est peu élastique, il ne va pas s’étendre ou se réduire pour s’adapter à votre jambe. Ce qui explique que si on peut trouver des bas extensibles en 2 à 4 tailles maximum, en avoir 6 est un minimum pour le nylon. Prenez des bas adaptés à votre jambe, évitez les bas trop grands (ils vont faire comme une couche additionnelle sur votre peau, c’est assez laid) ou les bas trop petits (saucisson garanti, c’est bon mais quand il s’agit de votre jambe c’est laid et inconfortable). Pour trouver la bonne taille… c’est parfois un peu compliqué, s’ils ne fournissent pas un guide des tailles complet, le mieux est de contacter les fabricants ou les revendeurs avec vos mensurations, ils sauront vous dire quel modèle et quelle taille pourrait vous correspondre. Et surtout, acceptez le risque de vous tromper : si ça ne va pas avec un modèle ou une taille, ça ne veut pas dire que ça n’ira jamais.
À la réflexion, le nylon vous fera payer un prix additionnel : même parfaitement tenu, il va forcément faire quelques plis au niveau de votre cheville. Rassurez-vous, il n’y a rien de laid dans ces plis, ils sont au contraire charmants, mais ils sont aussi et surtout la signature incontestable de ce que vous portez… pour la discrétion, on repassera ! Bonne nouvelle par contre : les personnes capables de “lire” ces plis sont maintenant relativement rares et vous pouvez espérer de leur part un minimum de retenue, il faut bien que la relative rareté du nylon n’ait pas que des désavantages !

Le nylon avec diminution
Arrivée à ce stade, vous êtes presque au bout de ce chemin de découverte. Il vous reste toutefois une dernière étape à franchir. Oserez-vous, voudrez-vous la franchir ? C’est, bien sûr, à vous de décider, mais il serait presque dommage de s’arrêter là !
Si vous avez essayé les bas nylon, vous avez dû remarquer une différence par rapport aux bas… classiques : un bas basique, c’est juste un tube dans lequel on met le pied, et qui s’étend pour prendre la bonne forme. Un bas nylon, quand on le sort du paquet, a la forme de la jambe : le pied, la fine cheville, le mollet, le genou et, finalement, la cuisse avec son large revers. Cette forme, il la conservera malgré les lavages, mais cette forme, en fait, est obtenue après le tissage : le bas est thermo-formé pour se placer sur la jambe. Pour le bas à diminution, la forme est présente dès le tissage : 200 aiguilles pour le pied ou la cheville, jusqu’à 1000 aiguilles pour le haut de la cuisse : cette différence est finalement peu visible sur un bas qui sort de son paquet, mais elle fait tout sur une jambe ! Le bas diminué va suivre vos courbes dans leurs moindres détails et embrasser votre jambe de la pointe de votre pied au sommet de vos cuisses. Avec un avantage significatif sur un bas RHT, même avec une couture ajoutée : si vous l’avez mis correctement, il n’aura aucune envie de tourner.
La couture ? Elle fait partie du produit, elle est là par conception. Les points de diminution le long de cette couture sur le mollet et la cuisse aussi. Résultat : si le nylon n’est pas très discret, la diminution l’est encore moins : encore plus directement qu’avec un bas RHT, les connaisseurs sauront ce que vous portez, même sans apercevoir le revers ou une bosse de jarretelle. Ne vous inquiétez pas, là aussi, ils sauront être discrets et vous respecter.

Je vous propose de terminer en beauté avec une vidéo NylonPur, qui si je ne me trompe pas m’a valu un petit « strike » de Facebook1. Je la remets ici, elle donne le point de vue d’une autre femme sur le même sujet… pour semble-t-il aboutir aux même recommandations !
Pour les images d'illustration, ça serait presque compliqué !
L'image d'illustration de cet article est une illustration de Lola Saigon, réalisée d'après une photo de NylonPur. Je l'ai reprise, bien sûr, avec son aimable autorisation.
Les photos marquées "Pexels" viennent de ce site, les autres photos viennent de NylonPur. Avec une nuance toutefois : la photo de la femme portant un porte-jarretelles sans les bas est une photo d'une affiche vue dans un ancien salon de la lingerie. Mais elle vient de l'ancien site NylonPur.
- annulé depuis, j’ai l’impression. Je crois que je renonce tout doucement à essayer de comprendre… ↩︎

Laisser un commentaire