Chemin de soie

Il y a différentes manières d’essayer de faire la promotion du port des bas.

Pour les fabricants, il ont évidemment celle de la publicité, des petits clips ou reportages essayant de vous faire croire que cet objet dont vous ne connaissiez pas l’existence il y a environ 5 minutes est en fait absolument vital pour assurer votre bonheur à partir de cet instant précis. Bon, pour les bas, je pense que vous connaissiez en fait leur existence, mais vous avez saisi l’idée. De toute façon, je ne vous ferai pas l’affront de supposer que vous ignorez l’existence et le principe de la pub, j’essaie de vous l’épargner ici mais je crois que mon site s’adresse principalement à des personnes de plus de 10 ans.

Une autre méthode pour les fabricants consiste à mettre leurs produits en valeur dans des articles de type « informationnel », qui peuvent avoir une partie plus ou moins importante de « publi ». Ce genre de méthode est pratiquée par exemple chez La Dame de France, What Katie Did ou Secrets in Lace à travers leurs blogs respectifs¹, même si je trouve ces marques relativement subtiles sur ce point. Elles mettent leurs produits en valeur à travers leurs articles, mais ces derniers peuvent être lus dans un cadre général, What Katie Did est d’ailleurs une de mes sources d’informations sur les gaines et les corsets.

Pour les amateurs, comme votre serviteur, il est possible de partager son expérience, soit en tant que personne utilisant les produits, soit en tant que personne les appréciant. D’évoquer leur passion. D’utiliser les mots pour explorer cet intérêt, pour l’évoquer d’une manière ou d’une autre. Éventuellement, attirer quelques lectrices et lecteurs fidèles. Oh, bien sûr, concernant les bas, ça sera plus facile d’attirer du monde pour une femme : si elle veut bien poster quelques photos, elle aura vite un public d’hommes conquis — même si dans ce cas, le côté « publicitaire » est un peu plus compliqué à évaluer. D’après ma petite expérience un homme devra apporter autre chose, hommes et femmes ne sont pas égales² sur ce point.

Et puis…

Et puis, il y a Didier. Pour préserver son anonymat, j’ai masqué le nom attaché à son profil. Et j’ai remplacé sa photo de profil par une photo de carlin, empruntée sur Pexels. Honnêtement, vous y gagnez au change : non que Didier soit particulièrement laid, mais il est très mauvais pour cadrer un portrait, on ne voyait que le haut un peu dégarni de sa tête sur sa photo. Et puis, c’est mignon, un carlin. Bon, il faut aimer, c’est sûr, ça ne conviendra pas à tout le monde. Aimer les chiens. Aimer les grands yeux qui vous regardent comme ça. Et la bave qui dégouline du museau. Ce qui, à la réflexion, leur fait un point commun avec certains hommes. Bref, Didier. Le choix de le représenter par un chien ne présume d’aucun jugement de valeur à son encontre, je suis sûr qu’il est un homme charmant, dans le fond, mais après tout je n’en sais trop rien, je ne le connais pas vraiment, non, ce choix, je l’ai fait parce-que ce prénom me fait invariablement penser à un chien, référence cinématographique même s’il me paraît délicat de parler de grand film³. Bref, voici la méthode Didier :

Je suis sûr qu’il est gentil, Didier. Il propose même d’offrir le bas. Ou les bas, j’avoue que son invitation est ambiguë, mais j’imagine qu’il les préfère par deux. Ceci dit, vu qu’il met la jarretelle au singulier, il me semble tout de même permis de douter. Et il oublie de proposer d’offrir le porte-jarretelles, c’est dommage : si la dame n’en a pas l’habitude elle pourrait se faire piéger et sortir de sa soirée dégoûtée à vie du port des bas. Notez aussi que Didier a du goût : il réclame une femme de classe, au minimum. Là, j’avoue que j’ai un petit bug. Une femme de quelle classe ? Et quel serait le maximum ? Étant une femme, me considérerais-je comme plutôt « classe », plutôt « vulgaire », les deux ? Ce n’est pas très précis tout ça !
Blague à part… honnêtement… franchement… est-ce que ce type d’approche a la moindre chance de fonctionner ?

Perso, j’aurais été une femme, je crois que je lui aurais répondu que je ne connais personne qui en porte. Ou une chose du genre. Ou alors, en portant peut-être moi-même⁴, je l’aurais ignoré comme j’ignore ceux qui m’envoient une photo de leur… Mais bon, mon chef me le dit toujours, j’ai mauvais fond.

Je remercie tout de même Didier qui m’a donné l’opportunité de me fendre de cette petite mise au point, malheureusement jamais inutile…

L'image d'illustration de cet article est tirée du numéro du magazine Elle du 27 décembre 1954, disponible sur gallica.fr, page 2.
Je l'ai dit dans l'article mais je le récapitule ici : le portrait du carlin est une photo de Charles publiée sur Pexels.

1. j’ai certainement mis des liens en barre latérale. ↩︎
2. j’ai décidé de pratiquer l’accord de proximité. Des objections, quelqu’un ? ↩︎
3. en plus, je ne suis même pas sûr de l’avoir vu, ce film ! ↩︎
4. je me suis posé la question… et mine de rien, ça pourrait faire l’objet d’un article futur ! ↩︎