Curiosité

Il est important de faire preuve de curiosité, de tenter des expériences, etc. Aujourd’hui, j’en ai tenté une : au marché, j’étais d’humeur guillerette, aidé peut-être par les « 5e Avenue » que je portais à ce moment là1 : j’ai acheté des salsifis. Outre un nom plutôt bizarre – mais bon, on ne va pas discriminer un légume pour son nom, sinon on n’est pas rendus -, ce légume particulier m’avait surtout laissé le souvenir de machins blancs, sortis d’une boîte de conserve, qu’on utilisait pour… ben pour faire un légume quand on n’avait vraiment plus que ça. En tout cas, j’ai l’impression que c’est l’usage qu’en avait ma mère. Un machin blanc, un peu fibreux, avec peut-être un goût mais tellement pas inoubliable que je l’avais plus ou moins oublié. Bref, un truc pas terrible.

Ce matin au marché, donc, j’ai vu ces machins noirs, et je me suis dit qu’en fait, peut-être que si j’avais trouvé ça pas très bon à l’époque, si ça ne m’avait pas laissé vraiment un souvenir impérissable, peut-être, donc, était-ce parce-que ceux que j’avais mangé sortaient d’une boîte de conserve. Je n’ai jamais encore tenté l’expérience, et il est peu probable que je la tente, mais j’imagine que se faire mettre en boîte ne doit pas être très agréable, on peut comprendre les pauvres légumes de vouloir se venger dans la mesure du possible… Bref, j’ai acheté des salsifis frais.

La préparation proposée par mon primeur est simple et basique : on les épluche, on les fait blanchir dans de l’eau citronnée pendant 25 minutes, puis on les fait revenir à la poêle avec de l’oignon ou de l’échalote. Il y a 2 subtilités : une fois épluché, le salsifi noircit très vite. Du coup, après les avoir épluchés, il est prudent de les faire attendre dans de l’eau. Ensuite, pour le coup de les faire « blanchir »… bon, toute personne qui a déjà vu ces trucs le sait : les salsifis sont déjà blancs. C’est pas grave, on les fait blanchir quand-même. Quoique, peut-être que quand on fait « blanchir » pendant 25 minutes, on fait cuire en fait…? Bref, mes salsifis frais étaient cuits.

Vient le moment de goûter – les plus grands chefs vous le diront, en tout cas ceux qui sont assez grands pour passer à la télé : goûtez, goûtez, goûtez. Et là, première surprise : où est le goût ? Est-il parti pendant le blanchissage ? Ou alors il me manque quelque chose qui pourrait le révéler…? Je tente du sel, un peu de vinaigre. Le résultat est un peu mieux, mais pas beaucoup non plus. Au final, l’avis à la maison a été unanime : ça doit assurément être excellent pour la santé, sinon nous ne voyons pas bien qui pourrait avoir envie de manger ça. Je les ai fini, mais j’en resterai là avec les salsifis. Peut-être que j’aurai envie d’en racheter un jour, juste pour me souvenir, dans une trentaine d’années. Peut-être qu’à ce moment, j’aimerai ça. Mais pour l’instant, je crois que je vais les laisser à d’autres ! Bref…

Photo d'illustration générée par IA, avec une légère hallucination au passage. Mais bon, je ne crois pas que Gil Elvgren ait dessiné beaucoup de pinups en pleine découverte scientifique... ou en-train de cuisiner des salsifis. Et puis j'avais envie de changer un peu.
  1. pour l’anecdote, c’est le premier jour de la semaine où je n’étais pas en Dame de France. Ceci dit pour vous faire une belle jambe, c’est toujours utile ! ↩︎


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