Les objections – 8 – où l’on parle d’oppression

« Moi, je refuse d’en porter, c’est la marque de la domination des mâles sur la femme / de l’oppression patriarcale, je refuse de me soumettre ! »

C’est ironique : le porte-jarretelles a été inventé par un homme (certes) à la fin du XIXe siècle, pour… libérer les femmes ! Plus précisément, à l’époque les bas étaient maintenus en place par des jarretelles attachées au corset. Certaines femmes ne pouvaient pas porter de corset, elles étaient donc obligées d’utiliser des jarretières pour tenir leurs bas en place. Jarretières qui n’allaient pas sans poser quelques problèmes circulatoires. Le porte-jarretelles était une solution à ce problème1.

Quoi qu’il en soit, j’imagine que cette remarque vient du côté érotique attribué au bas et au porte-jarretelles. Celui-ci est un phénomène plutôt récent, qui s’est développé dans les années 70/80 quand le bas n’était plus une évidence pour toutes les femmes. De nos jours, cette image érotique est indéniable, le porte-jarretelles et les bas font partie pour certains hommes de l’archétype de la féminité2. Mais pourquoi cette image devrait-elle être associée à un rapport de domination ? La plupart des hommes qui demandent à leur compagne de porter des bas, ou qui apprécient qu’elle en porte, le font dans le respect, et celle qui accepte de leur faire ce plaisir mérite plus que du respect de leur part. S’il y a rapport de domination, il peut être dans les deux sens (et de toute façon, cela ne nous regardera pas !).

On peut aussi parler d’une lecture moderne qui associe la séduction féminine et ses accessoires à une tentative désespérée du patriarcat pour garder le contrôle sur le corps des femmes. Le problème de l’époque moderne, causé peut-être par les limitations du micro-blogging, c’est qu’elle aime des slogans simples, voire simplistes. Les recherches que j’ai pu faire pour écrire sur le corset m’ont montré que la réalité est beaucoup plus nuancée que ça, et que souvent les auto-proclamés « chevaliers blancs » de la cause féminine ont leur propre agenda. Ce sujet est vaste, j’y reviendrai dans un billet dédié.

Enfin, une femme peut décider de porter des bas pour son homme. Elle peut aussi décider d’en porter pour elle, parce-que contrairement à une idée répandue par du mauvais matériel, c’est confortable, bien plus qu’un collant. Parce-que c’est pratique. Parce-qu’avec un peu d’habitude ce n’est vraiment pas compliqué à mettre en place. Il faut juste être claire avec monsieur : si madame porte des bas, ce n’est pas forcément pour lui dire qu’elle est disponible sexuellement. La plupart des hommes seront capables de comprendre ça. Et mon humble opinion est que ceux qui en sont incapables ne méritent pas la moindre considération.

Dernier point sur le rapport de domination : en tant qu’homme, je pense que j’aurais beaucoup plus de mal à refuser quelque-chose à une femme élégante portant des bas qu’à une femme n’en portant pas. Mais ça, c’est parce-que je suis faible ☺️ Au temps pour « l’objet de domination masculine » !

Je l’ai dit plus haut, je reviendrai sur ce sujet, il est vaste et beaucoup d’affirmations péremptoires sont dites dessus, qui à mon avis nécessitent quelques réponses.

L'image d'illustration de l'article représente une allégorie de la domination patriarcale, générée par IA. Je ne la trouve pas forcément jolie, mais elle transmet bien le sentiment d'angoisse que je voulais y voir, avec le côté domination masculine et le capitaliste industriel, tout avoir sur une image n'est pas pour me déplaire - quitte à se lancer dans un cliché, autant faire un tir groupé !
Ne vous inquiétez pas, j'ai encore beaucoup de photos de côté !
  1. mes lecteurs et lectrices fidèles, que je remercie, sont bien sûr au courant de ces détails, je leur demande humblement de bien vouloir me pardonner la redite ! ↩︎
  2. j’aurais mauvaise grâce à leur jeter la pierre ! ↩︎


Une réponse à « Les objections – 8 – où l’on parle d’oppression »

  1. […] d’un homme de paille ne lui vient pas à l’esprit. On peut lui pardonner, il n’est pas le seul à penser ça. Ce qui est plus difficile à pardonner, par contre, c’est qu’il fait ici […]

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