Comment s’y retrouver ?

Gaine, corset, guêpière, serre-taille, porte-jarretelles, body, bustiers… les pièces de lingerie utilisées pour (éventuellement) tenir les bas sont nombreuses. Certaines sont conçues pour ça — si vous essayez de porter un porte-jarretelles sans y attacher de bas la sensation sera bizarre, je vous le garantis — et oui, j’ai testé —, d’autres peuvent être adaptées, par exemple la plupart des bodies ne sont pas munis de jarretelles. Je précise à toute fin utile que je parle de la pièce de lingerie utilisée par des femmes adultes, pas du body qu’on met à un bébé jusqu’à ce qu’il soit propre. Ces pièces sont nombreuses, donc, mais j’ai pu voir que les confusions qui les entourent le sont tout autant, d’autant plus que la pratique s’est un peu perdue. J’aimerais essayer de vous aider à y voir un peu plus clair, sans prétendre à l’exhaustivité. Veuillez noter que certains éléments que je donnerai ici peuvent être sujets à débat, les « frontières » entre certaines de ces pièces ne sont pas forcément étanches.

Toutes les photos d'illustration de cet article sont des vraies photos, pour une fois il n'y a pas de création d'IA. J'ai fait le choix de toutes les insérer depuis le site de photos libres de droits pexel.com.

Le corset

J’en ai déjà parlé sur ce site, ici pour une présentation générale, et parce-que cette pièce est très largement méconnue et décriée. Le corset a régné sur les boudoirs pendant environ 5 siècles, pour n’être éclipsé qu’au début du XXe siècle, victime des changements profonds de la mode et des usages. Il fut instrument de maintien, instrument de torture, instrument de sculpture, destiné à donner au corps des femmes l’apparence qu’exigeaient la mode et les conventions. Bien entendu, sa position hégémonique a engendré une réaction, qui a mené à sa plus ou moins complète disparition.

Concrètement, un corset est une pièce de lingerie qui se place autour de la taille, avec pour but de l’affiner. Il sera donc taillé dans une étoffe assez peu extensible, muni de baleines qui lui donneront de la structure, d’un laçage qui permettra d’affiner le serrage, et pour un corset moderne d’un dispositif de fermeture permettant de le mettre et de l’enlever sans toucher au laçage une fois celui-ci bien réglé. Et, bien sûr, d’un busc, une pièce rigide qui lui donne sa structure.

Au niveau de la hauteur, le minimum est d’occuper toute la taille. Il peut toutefois couvrir une portion plus ou moins importante de la poitrine, et descendre le long des hanches — ceux du début du XXe siècle descendaient jusqu’au haut des cuisses.

Notez aussi que la plupart des corsets soutiennent la poitrine en compression : si leur structure prévoit évidemment cette particularité anatomique, ils sont rarement munis de bonnets pour accueillir les seins. Dernier point, souvent ignoré sur le corset aujourd’hui : au XIXe et au début du XXe siècle, un corset ne se portait jamais à même la peau, les femmes portaient une chemise en-dessous.

Attention ! Il ne faut pas confondre le corset — pièce de lingerie, pas toujours en contact avec la peau, destinée à affiner la taille —, et le corsage — élément de la robe qui couvre le haut du corps, notamment le buste.

La gaine

Très schématiquement, la gaine est un corset très allégé : elle ne dispose pas de busc, ni de laçage. Si elle est baleinée, elle est tout de même beaucoup plus souple que le corset. Elle sera en général réalisée dans un tissu épais, élastique sans être trop extensible pour fournir une bonne tenue. Si une gaine pourra être décorée de dentelles, celles-ci seront en général très réduites.

Du côté de la forme, le point commun entre toutes les gaines est qu’elle enveloppe la taille. Au-delà de ça, elles peuvent partir vers le haut, vers le bas, être ouvertes ou inclure une culotte…

La gaine présente donc un éventail de possibilités plutôt intéressant, en pratique elle n’a qu’un seul défaut : il est difficile de la trouver en photo sur Pexel. Je vous invite, si vous voulez en voir de très jolies, à aller consulter mon article de présentation plus détaillé sur le sujet !

La guêpière

Autre dérivé du corset, dont elle est historiquement plus proche que la gaine. Il convient de distinguer les guêpières anciennes des trucs modernes : les anciennes étaient prévues pour fournir un bon maintien de la taille, toujours. Si elles n’incluaient ni busc, ni lacet, elles étaient réalisées dans un tissu plutôt épais. Aujourd’hui, on utilise le mélange nylon / Lycra habituel en confection de lingerie : si une guêpière moderne sera capable de souligner et d’affirmer une taille, elle ne pourra pas faire de miracle.

La guêpière est munie d’un soutien-gorge à balconnets pour soutenir les seins, elle descend ensuite le long de la taille jusqu’au haut des hanches. Une guêpière moderne sera munie de baleines, aussi bien au niveau des seins que le long de la taille. Elle peut, de façon optionnelle, être munie de jarretelles — celles-ci sont très souvent présentes, parfois amovibles. En règle générale on attache la guêpière par un système d’agrafes, classique en lingerie. Contrairement à une idée répandue, une guêpière peut être équipée d’un laçage : à l’origine une guêpière est un corset muni de bonnets pour les seins, les objets légers en dentelles et fanfreluches qu’on trouve sous ce nom aujourd’hui n’ont qu’une parentée assez lointaine avec les véritables guêpières…

Si vous voulez approfondir le sujet, n’hésitez pas à lire mon article dédié.

Le body

Une pièce que je connais assez mal, celle-ci présente à mes yeux assez peu d’intérêt : je vois le body comme la version « lingerie » d’un vêtement de sport. La coupe et l’effet est en effet assez proche d’un maillot de bain une pièce ou d’un justaucorps de gymnastique : techniquement le body fusionne une culotte et un bustier (la partie « culotte » peut être un string). Pour des raisons pratiques, il est en général fermé à l’entrejambe par des boutons de pression — ils permettent un passage aux toilettes sans devoir enlever tout le haut. Pour les personnes qui ont des enfants, c’est… exactement pareil qu’un body pour bébé, c’est peut-être l’autre raison pour laquelle cette pièce me laisse plutôt froid…?

Les raisons qui peuvent inciter à en porter ? Par construction le body est tenu par le haut et par le bas : il n’a pas besoin d’armatures pour tenir bien tendu. Quand il est composé d’un tissu de type lingerie, il soulignera joliment les formes de la personne qui le porte, entre la finesse de la taille et les courbes de la poitrine.

Il arrive qu’un body puisse être muni de jarretelles, qui peuvent être amovibles. Ce sera tout de même très exceptionnel, mais ne comptez pas sur ces trucs pour bien tenir vos bas, les jarretelles seront au mieux médiocres.

Dans mes souvenirs on trouve aussi le “Teddy”, qui est une variante échancrée du body.

Je me dois aussi de mentionner un autre type de body : le body intégral. À titre personnel, j’y vois assez peu d’intérêt — après tout, quand on porte un truc qui emballe tout le corps, on le porte rarement avec des bas… Je pense que le seul cas où cet objet peut être intéressant, c’est quand il est en latex, que nous sommes dans les années 90 et que vous vous appelez Michèle Pfeiffer. Très limité, donc.

Le bustier

Je serai rapide sur celui-ci : un bustier est un soutien-gorge qui descend vers la taille : la partie haute est celle d’un soutien-gorge, en dessous duquel se trouve une pièce qui fait le tour de la partie basse de la poitrine. Le bustier offrira a priori un meilleur maintien qu’un soutien-gorge équivalent, ceci étant je n’ai pas d’expérience sur le sujet, ni les attributs anatomiques me permettant d’avoir un avis éclairé.

Je me souviens avoir vu dans ma jeunesse un « bustier porte-jarretelles », il s’agissait à l’époque plutôt d’une sorte de guêpière courte. Objet je pense réservé à un usage de courte durée, au vu de la longueur de jarretelles nécessaire j’ai un peu peur du résultat en terme de maintien des bas. Pour les seins je persiste et signe : je n’ai pas la compétence pour juger.

Le serre-taille

Le serre-taille est un porte-jarretelles large, qui monte relativement haut sur la taille, tout en descendant assez peu sur les hanches. Cette coupe particulière lui permet d’assurer un maintien plus confortable des bas : la surface d’appui est bien plus large.  Il est composé d’un tissu « lingerie », qui sera en général assez souple.

Il se distingue de la gaine ouverte par sa hauteur basse – la gaine ouverte ira sans complexe jusqu’au haut des cuisses, le serre-taille s’arrêtera plus haut : en temps normal on porte la culotte au-dessus du serre-taille, ce qui est impossible avec une gaine. Autre différence : la matière, qui sera plus légère sur le serre-taille. J’ai évoqué plusieurs serre-tailles sur ce site, ils sont tous de la même marque — ce sont mes préférés… lire ici et — mais on en trouve de très bons ailleurs aussi.

Le porte-jarretelles

Invention de Ferréol Dedieu dans les années 1870, le porte-jarretelles est, de façon très basique, une ceinture relativement fine munie de jarretelles. Par extension, on peut désigner sous ce terme toute pièce de lingerie destinée à tenir les bas en place, en incluant toutes celles que j’ai cité plus haut pour peu qu’elles soient munies de jarretelles.

Un porte-jarretelles simple sera fabriqué dans un tissu ou un ensemble de tissus plutôt souples, pouvant inclure tulle et dentelle. Il sera rarement muni d’armatures, il est trop court pour en avoir besoin.



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